L'histoire :
Par une belle journée ensoleillée du milieu du XIXème siècle, les petites Camille et Madeleine de Fleurville proposent à leur bonne Elisa d’aller jouer à la poupée aux abords de la grande route, afin de voir passer les voitures (les calèches). Or elles assistent alors à un accident : un cheval s’emballe et sa calèche percute un arbre. Les deux sœurs extraient une fillette inconsciente, tandis qu’Elisa fait prévenir le château et s’occupe de sa maman. La petite Marguerite revient à elle indemne et paniquée, Camille et Madeleine la rassurent donc. Sa maman, une jeune veuve de bonne famille, n’est que légèrement blessée et accepte de se laisser soigner au sein de cette famille accueillante. Marguerite sympathise vite avec les filles de Fleurville. Quelques jours plus tard, les fillettes reçoivent la visite de Sophie et de sa redoutable belle-mère, Madame Fichini, qui ne la supporte pas. Sophie ne tarde pas à faire honneur à sa réputation d’impertinente et de malhonnête, qui ne fait que des bêtises. Elle écrase les fraises cueillies par Camille et se bat ensuite avec elle. Marguerite, plus jeune de caractère, la prend dès lors en grippe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir réalisé une (nouvelle) adaptation en bande dessinée des Malheurs de Sophie, Max l’Hermenier et Manboou poursuivent logiquement l’œuvre de la Comtesse de Ségur par Les petites filles modèles. Dans le double rôle-titre, nous retrouvons Camille et Madeleine, deux fillettes issues de la haute société aristocratique du XIXème siècle, à la morale irréprochable, ainsi que l’infernale Sophie, spécialiste en bêtises, et enfin une nouvelle venue, la petite Marguerite. L’intention moralisatrice du roman originel est ici respectée, avec tout ce que cette bonne société aristocratique a de désuet de nos jours. Globalement, les différentes séquences linéaires montrent comment les comportements vertueux de Camille et Madeleine vont servir d’exemples aux deux autres. Plus jeune, Marguerite aura du mal à accepter les injustices et les dénoncera avec candeur ; pâtissant d’une éducation inique et violente, Sophie fera quant à elle souvent son mea culpa… mais restera insupportable. La dessinatrice Manboou réemploie quant à elle son style manga pour ce XIXème ultra-bourgeois, avec parfois une surdose d’effets mangas (lignes de fuites en pagailles, couronne de reflets appuyée dans les chevelures, pupilles des yeux plus-brillantes-tu-meurs, rayonnements solaires intenses avec surimpressions de bulles multi-focales…). Manboou maîtrise en revanche les jolies robes… un peu moins la tempérance et l’équilibre dans les postures des corps et les expressions faciales, souvent sur-joués. En attendant sans doute l’adaptation des Vacances, troisième et dernier volet de la trilogie de Ségur…
