L'histoire :
Dans le bush australien, sous un soleil de plomb, un chasseur accompagné de son chien descendent le flanc d’un petit vallon. Au beau milieu de la clairière qui apparaît devant eux, une famille de cerfs axis paît tranquillement. Alors que le chasseur charge discrètement son fusil, il ne remarque pas la présence d’un redoutable reptile dans les bosquets. Alors que le chasseur s’apprête à tirer sur les cervidés, le serpent lui saute au mollet et lui inflige une morsure mortelle. Le molosse qui entend son maître chuter lourdement lui porte secours, mais il tombe nez à nez avec le reptile. Un combat d’une rare violence s’engage et une fois débarrassé de la menace, le chien vient constater que celui qui le nourrissait est mort. Le molosse se retrouve seul au milieu d’une nature sauvage et parfois hostile...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que le 4ème tome était paru en 2015 chez Ankama, les éditions Vents d’Ouest reprennent le flambeau de cette série animalière muette. Une fois n’est pas coutume, après le lion, le renard, le tigre et le brontosaure, c’est au tour d’un « bête » animal domestique d’être le héros de cette histoire : un dogue au corps massif. Au cœur de l’Australie, un chien se retrouve livré à lui-même après la tragique disparition de son maître. Ce molosse va croiser tour à tour le chemin d’une horde de chiens sauvages, d’un ornithorynque, de kangourous, de koalas, de quokkas, d’émeus, de rapaces et de toutes autres sortes de serpents venimeux. Le meilleur ami de l’homme va être confronté à la dure loi de l’état sauvage, où les animaux de la même espèce peuvent devenir des menaces. Dans cette nature impitoyable, violente, chacun essaie de satisfaire ses besoins primaires, notamment celui de manger mais également de protéger sa progéniture. Le scénario de ce récit sans phylactère est certes assez simple, mais il n’en demeure pas moins d’une puissance incroyable. Frédéric Brrémaud installe une atmosphère pesante dans un décor idyllique. Au fil du récit on percevra chez ce molosse l’épuisement, la faim, l’agressivité ainsi que les instincts de protection et de survie. Le dessin de Federico Bertolucci est tout simplement impeccable. Le soin apporté à l’illustration de la faune, de la flore et des paysages avec le plus grand réalisme est remarquable. La précision du dessin invite le lecteur à scruter chaque case dans le moindre détail : du grand art !