L'histoire :
C’est reparti pour Sylvio Rutilatore et sa pittoresque écurie : nouvelle saison parmi l’élite du sport automobile, nouveau challenge mais même équipe. Chez Broken Arms, on ne change pas un team… qui perd, qui prend le bouillon à la moindre sortie. Les responsables ? On pourrait penser au talentueux Francis B, stagiaire ingénieur (il doit son poste à quelques relations…). Ce phénomène ne manque pas d’imagination pour propulser les bolides… aux dernières places. Sa dernière trouvaille : les plans du tout nouveau prototype Ferrari soudoyés à un ami. On se hâte, alors, de copier… un futur modèle de tondeuse à gazon. Le copain en question travaillait dans le service espace vert de la célèbre écurie ! Mais pourquoi ne pas préférer accabler Aldo Vapapiano, pilote de son état, surnommé « Olé » en raison de sa capacité à éviter les podiums ? Le bel homme est plutôt champion sur un autre terrain : celui de la conquête et de la bagatelle. Il pourrait cependant lui en coûter de tenter d’accrocher la belle Clara Brownie, femme d’un certain Président. L’inefficacité récurrente de Jean-Michel Fringant ou la mauvaise humeur addictive du chef mécano devraient compléter la liste des coupables du naufrage. Submersion orchestrée financièrement de main de maitre par Vilin Führer dont les choix judicieux ont toujours porté leurs fruits… la preuve !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ne pas accabler les auteurs de ce second opus, nous nous contenterons de penser qu’il est réservé à un public averti. Averti, dés la première bulle de la quatrième planche par le ton humoristique choisi : « Bonjour à tous et bienvenue pour ce Grand-Prix de l’humour lourdingue et des jeux de mots foireux ». Là, c’est dit, qu’on se le tienne pour acquis jusqu’à la fin de notre lecture. Une fois ce postulat retenu, on regrettera, peut être, que ces gags ne déclenchent trop souvent qu’une hilarité contenue qui ne risquera pas de faire faillir les plus incontinents. Bien sûr, l’ouvrage s’adresse surtout et d’abord aux passionnés de Formule 1. On y retrouve les protagonistes du championnat et les querelles du règlement (gags à répétitions autour de l’anti-patinage) et tout un univers vrombissant. Bien sûr, il n’a pas à rougir face à la concurrence des séries du genre. Mais Pat Perna n’aurait pas dû se contenter de servir des historiettes fades et prétextes à combler le vide du créneau humour/formule 1 dans la BD. Il est rapidement tombé en panne sèche d’idées. Graphiquement, Juan, quant à lui, fournit ici un travail honnête. Il maitrise sans difficulté le style approprié du genre : du bon vieux « gros nez » à toutes les pages, qui ne souffre aucune remarque. Une série à offrir au petit neveu qui use ses yeux devant l’écran chaque dimanche de grand-prix. A éviter pour les autres…