parution 26 octobre 2011  éditeur Vents d'Ouest  collection Terres d'origine
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Santé

Royal Aubrac

Tuberculeux au début du XXème siècle, François est interné au sanatorium Royal Aubrac. Il relate son quotidien, ses angoisses, ses amitiés. Début d’un diptyque « littéraire » et quasi documentaire franchement emballant, malgré l’austérité du sujet !


Royal Aubrac, bd chez Vents d'Ouest de Bec, Sure
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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©Vents d'Ouest édition 2011

L'histoire :

En 1906, François-Alexandre Peyregrandes a 21 ans. Il est étudiant aux beaux-arts de Toulouse, en pleine séance d’étude de nu, lorsqu’il se met à cracher du sang et tombe dans les vapes. Les médecins lui diagnostiquent une tuberculose silencieuse et l’envoient se faire soigner en cure, au sein du sanatorium Royal Aubrac, en Aveyron. Au terme d’un long voyage en train puis en autocar, François découvre cet institut imposant et austère, trônant sur un haut plateau enneigé. Il est accueilli par le directeur en personne – un ami de son père – et découvre les visages qui vont accompagner son quotidien durant de longs mois. Au premier regard, il tombe amoureux d’une jeune femme très belle, qui parait aussi fragile que la porcelaine. Il se fait rapidement un ami de son voisin de chambre, Warren, un anglais de fort bonne compagnie qui a de l’esprit et de l’éducation. Warren lui fait une visite guidée et lui explique quelques rouages de l’institut, dont l’utilité du Detteveiler – un pot où l’on crache ses glaires pour mieux les observer. Toutefois, après une analyse des poumons de François aux rayons X, le médecin spécialisé lui annonce que sa maladie n’en est pas à un stade aussi bénin qu’il l’espérait…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

En 2010, Christophe Bec et Nicolas Sure avaient déjà livré un biopic en one-shot sur Robert Wadlow, l’homme le plus grand du monde. Dans une veine historique relativement proche, ils s’intéressent aujourd’hui au traitement authentique que l’on faisait au début du XXème siècle à une maladie qui faisait alors des ravages : la tuberculose. Histoire de faire le malin, rappelons que le bacille de Koch ne fut véritablement soigné qu’à partir des années 50 ans, avec la découverte de l’antibiotique Streptomycine (1944). Royal Aubrac est le nom du sanatorium (une imposante bâtisse aujourd’hui reconverti en hôtel) où est interné le jeune héros. Car « pour toute personne tuberculeuse, le sanatorium était la destination ultime ». Dès ce premier tome du diptyque annoncé, un joli travail documentaire est fourni sur la manière dont on soignait cette maladie et sur l’accueil en ce lieu. François relate ses sentiments et ses angoisses par le truchement d’une voix off imposante, omniprésente, littéraire, au verbe particulièrement soigné. On s’attache à lui, à son amitié sincère avec cet anglais éduqué. Le minimalisme des décors (dehors, la neige est immaculée ; dedans, un dégradé beige suffit souvent) souligne plus encore l’importance de la relation humaine en pareille circonstance. Bec monte dès lors encore de quelques échelons sur l’échelle du talent narratif et pourtant à des lieux du registre du thriller d’horreur dans lequel il a tant œuvré. Nulle action ou autre tension que celle de la maladie qui progresse ou du climat funèbre généralisé ne sont nécessaires pour nous tenir en haleine, pour nous intéresser aux protocoles de soin qui semblent parfois dérisoires (les lits placés des jours entiers au grand air). François guérira t-il ? Trouvera t-il les mots pour aborder cette patiente qui le fait vibrer ? Quelle sera la nature du drame évoqué par le « cliffhanger » ?

voir la fiche officielle ISBN 9782749306155