L'histoire :
Atteint de tuberculose, François-Alexandre Peyregrandes, âgé de 21 ans, est envoyé en 1906 en Aveyron, au Royal Aubrac, un institut médicalisé spécialisé dans le traitement de cette maladie. Les hauts-plateaux et le climat sec y sont en effet censés propices aux malades. En un premier long mois d’hiver, le jeune homme a du se familiariser avec l’ambiance d’optimisme forcé, ainsi que les traitements particuliers et les séances de cure prodiguées par les médecins. Il a initié d’excellents rapports avec les autres pensionnaires et surtout s’est fait un excellent ami de son âge, Warren, un anglais de bonne famille. Warren lui apprend notamment le ski… et un jour, les deux amis se perdent dans la campagne environnante, tandis que la nuit tombe. Chez des paysans, ils trouvent heureusement couvert et gîte pour la nuit (dans l’étable !). Le lendemain, ils regagnent le Royal Aubrac et doivent s’expliquer sur leur escapade héroïque. François-Alexandre constate alors que Genviève, la délicieuse jeune femme dont il est secrètement amoureux, tient également beaucoup à lui… Au printemps, le duo qu’il forme avec Warren accepte un nouveau et truculent membre, Gaspard Champion. Le vieil homme a vécu mille vies et irradie de bonne humeur et d’humour…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Second et dernier volet d’une série focalisant sur un curieux sujet : la tuberculose ! Il fallait oser s’emparer d’un sujet aussi morose et, surtout, démodé. En effet, grâce au vaccin BCG inoculé aux enfants, on ne meurt quasiment plus de cette maladie aujourd’hui, en France (1 million de morts annuel dans le monde, tout de même). A des années-lumière du répertoire frissonnant qui a fait sa renommée, le scénariste Christophe Bec embrasse pourtant la chose avec méticulosité et délicatesse, tout en entrant dans le cahier des charges rural de la collection Terres d’origine. Au sein du sanatorium qui sert de titre et de cadre, les amitiés et liaisons intimes se forment, pour être aussitôt et aléatoirement fauchées par la mort. Comme le laissait entrevoir le premier tome, ce second volet se révèle donc plus funeste. On sait dès les premières pages que le héros s’en sort (puisqu’il rédige ses mémoires au crépuscule de sa vie), mais il doit cette fois affronter une véritable hécatombe dans son entourage. Au-delà de l’intérêt porté aux détails sur la maladie et aux procédés de cures de l’époque, ce diptyque nous aura donc parlé des rapports humains entre gens de bonnes familles, avec beaucoup de sensibilité. Par l’intermédiaire des nombreuses voix off empruntées au journal du héros, Christophe Bec révèle de grands talents de conteur littéraire. Nicolas Sure décline quant à lui l’histoire via un dessin semi-réaliste soigné, confiant tantôt la narration graphique à des décors détaillés, tantôt aux personnages sur aplats dégagés, selon les circonstances. Cette histoire touchante et véritablement soignée mérite d’être mise en exergue parmi la profusion actuelle…