L'histoire :
En dehors de la réserve, un homme court à en perdre haleine. Il a sans doute la conviction que ses pensées seront les dernières de sa vie. Tout paraît si absurde, mais désespérément vrai... Tout ce qu'il y a de certain, c'est qu'une erreur s'est produite. Une erreur monumentale. C'est peut-être venu d'un traitement miracle contre le cancer ou d'un test d'arme qui a mal tourné... Les dessous des grands évènements sont rarement connus des petites gens. Des termes sans aucun sens ont été employés : mega-organismes, anatoxices post-nanotiques, initiateurs mastodontiques... Un nouveau jargon scientifique est apparu. L'homme se retourne, comme s'il avait senti qu'il vivait ses dernières secondes... une main gigantesque le saisit et le broie comme un fétu de paille. Jusque-là, une femme l'accompagnait dans sa course désespérée. Elle s'arrête, pétrifiée par la terreur, comme si ce qu'elle venait de voir lui avait ôté ses derniers espoirs. Une ombre immense la surplombe. La seconde d'après, elle est écrasée par une jambe de la taille d'un gratte-ciel...Alors parfois, de grands problèmes impliquent de grandes solutions.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Big Girls Jason Howard signe un comic book sympathique qui condense les qualités qi font qu'on aime ce genre de lecture : c'est divertissant et bien fait à la fois. Les thèmes qu'il utilise sont de grands classiques : d'une part le gigantisme et d'autre part la monstruosité. Dans un monde qu'on devine inscrit dans un futur proche, mais néanmoins apocalyptique, un virus fait muter l'organisme. Les hommes sont touchés, devenant des monstres de dizaines de hauteur, le corps envahi de protubérances énormes. Ce qu'il reste de civilisation va se doter d'une police à la hauteur, car quelques cas exceptionnels de gigantisme n'ont pas viré à la catastrophe et ce sont quatre femmes, les Big Girls, qui protègent désormais le secteur rescapé de la ville, qu'on appelle «la réserve». C'est sur ce pitch limpide que démarre la série. Le contexte fonctionne bien, les dimensions démesurées des Big Girls permettant à l'auteur de s'en donner à cœur joie avec les perspectives vertigineuses et des proportions qui font l'amusement de l’œil. La seule chose qu'on peut regretter sur le plan du visuel est une qualité d'impression qui donne le sentiment que les couleurs sont un peu ternes. Qu'à cela ne tienne, puisque l'histoire est également agréable, menée à un train d'enfer jusqu'à la moitié du récit, l'autre partie permettant de découvrir un peu plus le passé de Ember et de faire un peu plus épais le mystère autour de la question de la science et de cette maladie du gigantisme. Voilà, cette géante rouquine qui fait la couv' nous a bien emballés. Et comme elle est aussi charmante qu'attachante, on passe avec elle et ses mésaventures un bon moment de lecture. Good Girls !