L'histoire :
8 septembre 2059. Anita Bomba reprend son journal comme la vie reprend son cours. Elle se prend toujours la tête avec ce fou de Sig 14, un robot déjanté qui change de personnalités plus souvent qu'elle ne pose des bombes. A propos de bombe, Anita reprend du service et cette fois, c'est du lourd : Alphapolis est une des cités les plus riches de la galaxie et regorge de bonnes surprises en son sein. L'employeur d'Anita, Little Cosmos, le sait bien et lui donne une mission : pénétrer dans les égouts de la ville. En effet, dans ces endroits crasseux et dégoulinants se cache une maison d'architecte qui est un véritable palais de fortune. Personne ne soupçonne qu’au milieu de cet endroit putride, se cache une mine d’or ! Y pénétrer semble en plus assez facile : il suffit juste de passer les robots hurlants Miii 115 qui font office de sécurité. Un jeu d'enfant pour la chevronnée Anita et le malade Sig 14. Pourtant, deux inspecteurs, Billy Bitch et Joey Butch, vont se mêler de l'affaire. Encore une fois, Anita s’est lancée dans une mission des plus complexes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme le signalait un fascicule préquelle de février 2014, Anita Bomba revient après des années d’absence. Cette fois, ses aventures sont racontées sous format comics. Avec l’aide de la scénariste Catmalou, Cromwell déterre son héroïne, Anita Bomba, qui reprend du service. L’histoire phare de cet opus raconte donc la nouvelle mission de la voleuse professionnelle, une histoire qui avait déjà été annoncée dans le tome 0 de cette nouvelle collection qui imite parfaitement le format comics américain. En parallèle, on suit les magouilles de Kolic, trafiquant d’armes et d’explosifs. Le format comics est l’occasion de multiplier les histoires et les artistes. Josepe scénarise et dessine les aventures de Kolic, tandis que Catmalou s’essaie au strip avec les brèves de Mimosa. Les histoires s’enchaînent bien, car l’univers graphique de Josepe est proche de celui de Cromwell. Avec un dessin puissant, un noir et blanc ténébreux et évanescent, les artistes débrident leurs techniques pour offrir des planches superbes et envoûtantes. Cromwell alterne crayonné et encrage sombre avec une virtuosité étonnante, tandis que Josepe crée un univers glauque et fascinant. Les histoires sont du même registre : « l’école » Anita Bomba fait des émules. Le rythme est nerveux et le ton caustique et déjanté. Les trouvailles visuelles sont intéressantes, on plonge dans un monde futuriste chaotique et inquiétant. Si l’histoire de Kolic est définitivement lancée (elle avait déjà démarré dans le tome 0), celle d’Anita Bomba est toutefois décevante pour l’instant. En effet, on assiste à une simple répétition du projet annoncé dans l’épisode 0. Ni surprises ni rebondissements, même si la réalisation graphique de Cromwell vaut à elle seule le détour. Ces super-truands apportent toutefois un renouveau rock'n roll (voire punk) dans le monde de la BD et des comics : no future ?