L'histoire :
2 septembre 1930. Une expédition lève l'ancre du port de Boston. Les étendues glacées et désolées de l’Antarctique sont encore des terres inconnues et les scientifiques y voient une mine de renseignements encore inexploitée. Quatre membres de l'Université de Miskatonic embarquent sur deux voiliers. Le professeur William Dyer, spécialiste en géologie, est à la tête de toute une équipe. Il est accompagné d'un collège de scientifiques constitué du professeur Lake, du département de biologie, du professeur Pabodie, du département d’ingénierie et du professeur Atwood, du département de physique, également météorologiste. La première étape des recherches consistera à se procurer des extraits de roche et de terre des strates inférieures de différents endroits de l'Antarctique. Leurs découvertes doivent être transmises par la puissante radio de l'Arkham Advertiser, à Kingsport Head, Massachusetts. Mais l’enthousiasme des hommes de science va vite céder le pas à l'horreur et la folie, dans ce royaume secret de glace et de mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mort dans l'anonymat, H.P. Lovecraft est un incontournable de la littérature d'épouvante, à mi-parcours entre la science-fiction et l'horreur. Nombre d'entre nous ont tremblé en lisant L'appel de Chtulu, L'affaire Charles Dexter Ward ou encore Les montagnes hallucinées, qui comptent parmi ses œuvres les plus connues. Ian Culbard, surnommé parfois INJ, après s'être frotté à l'animation, à la publicité et aux courts métrages, embrasse la carrière de dessinateur de comics. Trusté par Ian Edington pour adapter des histoires de Sir Arthur Conan Doyle, il se charge d'une nouvelle adaptation, qui porte donc cette fois-ci sur Les montagnes hallucinées. Mais ici, I.N.J. Culbard est seul, se chargeant de l'intégralité du boulot. Cela ne l'empêche pas de décrocher en 2011 le Prix British Fantasy pour ce travail. Alors autant le dire sans détour : le lecteur qui connaît l'original n'y trouvera aucune surprise, mais il sera ravi de la fidélité à l’œuvre du romancier de Providence. Tout le mérite de Culbard est en effet de s'être appuyé sur le texte, en synthétisant les moments clés pour élaborer un découpage efficace. La narration est très fluide et la tension propre à la littérature de Lovecraft est excellemment retransmise. Côté dessin, l'auteur britannique, à défaut de spectaculaire, fait dans le simple et efficace. Son style hérité de la ligne claire est un modèle de sobriété. Un choix judicieux puisqu'il permet de centrer l'attention sur les textes et dialogues, ce qui fait de cette bande dessinée un bel hommage. A conseiller aux férus de Lovecraft et à ceux qui n'y ont pas encore goûté, car cette adaptation leur en donnera sans aucun doute l'envie.
