L'histoire :
La mort doit venir. Il était une fois deux amis, Frederick et Henry. Jeunes scientifiques promis à un brillant avenir, ils pensèrent un jour avoir découvert le moyen d’accéder à la jeunesse éternelle. Pour cela, il suffirait de remplacer la glande coupable du vieillissement chez l’homme. Afin de vérifier leurs dires, Frederick proposa d’expérimenter le traitement sur lui-même. Son camarade l’opéra donc, remplaçant l’organe déficient par la glande prélevée dans la tombe d’un jeune garçon tout juste décédé. L’opération fut un succès. Les deux amis se séparèrent puis se perdirent de vue. Cinquante ans plus tard, Frederick recontacta Henry. Tandis que le second accusait normalement les affres du vieillissement, le premier affichait encore un faciès éclatant. Oui, l’opération avait vraiment été un franc succès ! Frederick semblait ne pas avoir pris une ride. Néanmoins, il ressentait les prémices d’un changement. Une nouvelle opération s’avérait sans doute nécessaire. Une autre glande prélevée chez un autre jeune trépassé fit l’affaire. Mais, quelques années seulement plus tard, le patient revint voir son docteur. Il fallait à Frederick et Henry à nouveau tout recommencer. Le temps paraissait s’accélérer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Débuté avec Frontline Combat puis Crime SuspenStories, les éditions Akileos ont récemment entamé la réédition de classiques américains publiés dans divers journaux de l’âge d’or d’après guerre. Ce premier volume des Tales from the Crypt reprend ainsi des histoires parues entre 1950 et 1955 dans le bi-mensuel The Crypt of Terror du label indépendant EC Comics. S’il est difficile d’isoler quelque signature que se soit – même si l’on notera les participations de H. Kurtzman, J. Craig, W. Wood ou encore J. Davis – les 24 nouvelles reprises ici témoignent d’une bonne tenue d’ensemble, toutes articulées autour de la thématique macabre et construites pour la chute la plus horrifique possible. En cela, il est parfois tendancieux de faire la part des histoires qui relèvent bien de l’horreur de celles, plus « traditionnelles », relevant plus du genre policier. Le meurtre demeure quoi qu’il en soit le ressort commun des intrigues proposées et c’est souvent son mobile et/ou leur cadre qui permettent de rattacher ces brèves de peu de planches – moins de dix pour la plupart – à la dominante souhaitée. Vampire, crime passionnel, zombie, rêve de jeunesse éternelle, etc. le panorama se veut large et diversifié. L’empreinte culturelle de l’époque n’est pas non plus absente : la morale est chaque fois sauve. Tel est pris qui croyait prendre, bien mal acquis ne profite pas, le crime jamais ne paie, etc. A défaut d’en frémir toujours, nombre de proverbes populaires peuvent ainsi trouver à s’illustrer. S’il est déconseillé de s’enfiler d’un trait le présent recueil, il est en tout cas vivement prescrit de le feuilleter, tel le magazine qu’il était à l’origine, afin d’apprécier, de temps à autre, le caractère désormais suranné mais d’autant plus délectable de bons vieux oldies. A acquérir ou à offrir, et à suivre...
