L'histoire :
Un nouveau pli vient d’être remis à Holmes et Watson alors qu’ils prenaient leur petit déjeuner. C’est un avertissement sous forme codée, provenant d’un certain Porlock. Porlock n’est pas une personne à proprement parler, mais plutôt une écriture, une plume, informant Sherlock Holmes des agissements du plus grand criminel qui soit : le Professeur Moriarty. Intouchable, ce dernier excelle dans son domaine, à l’instar du détective. L’un œuvre cependant pour son bien et l’autre, dans l’intérêt du commun… Usant d’un almanach pour déchiffrer l’avertissement reçu, Holmes comprend qu’un dénommé Douglas, riche provincial de Birlstone, est en danger. L’instant d’après, l’inspecteur McDonald fait son entrée. Il se trouve que l’individu en question a été retrouvé ce matin, sauvagement assassiné dans sa propre demeure. Emboîtant les pas du policier, Holmes et Watson partent pour Birlstone, petite ville féodale assoupie, tout juste réveillée par cet horrible meurtre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le seul nom du Professeur Moriarty fait saliver d’avance. De guerre las, si le criminel débute l’intrigue par son portrait et la conclut par son méfait, il n’occupe guère l’essentiel des débats et le duel tant attendu entre son génie et celui du grand détective est remis à demain – comme on dit. La chose était sans doute connue des lecteurs du 4e et dernier « roman » consacré à Sherlock Holmes par Conan Doyle, La Vallée de la peur. Mais les autres, moins connaisseurs, espéraient peut-être mieux d’une enquête qui n’est justement pas la plus connue des 4. Car au regard d’Une Etude en rouge exposant les débuts d’un mythe, du Signe des Quatre offrant un vrai parfum d’aventure ou du Chien des Baskerville simplement fantastique, cette histoire prenant racine dans la vallée de Vermissa, en Pennsylvanie, peine à passionner. D’ailleurs, Edginton et Culbard ne semblent guère non plus s’être passionnés pour l’affaire, en dehors des parenthèses « historiques » explicitant les dessous du mystère ou des discours consacrés au Professeur. Graphisme et narration souffrent de « statisme ». On se perd en révélations et paroles successives relatant l’action ou lieu de la vivre. Peut-être aussi que les ressorts usités par Conan Doyle, alors neufs à l’époque, ne surprennent plus guère aujourd’hui. En tout cas, ce nouvel album d’Une Histoire illustrée de Sherlock Holmes ne restera pas comme le meilleur. Savoureux par trop peu de moments, seulement. Il complètera en revanche ses devanciers et trouvera ainsi une place dans votre bédéthèque.