L'histoire :
Rien ne va plus à Détroit, où la misère se répand aussi vite que la violence et où les forces de l’ordre sont totalement dépassées. En sous-effectif et sous-payés depuis que la police appartient à la société privée OCP, les médias se font les choux gras de la décision prise par les agents de faire grève. Les avis d’expulsion en vue de construire la nouvelle Delta City se multiplient et seule une chose permet à la population d’avoir encore un peu d’espoir : Robocop. Ce jour-là, l’agent de police blindé élucide un enlèvement, intervient dans un trafic de drogues et empêche l’assassinat d’une prostituée. Puis il rentre au commissariat après plus de 76 heures de service ininterrompues. Afin de pallier à la grève, l’OCP fait appel à Rehabilitation Concepts, une bande de voyous qui monnaient leurs services pour faire régner l’accalmie dans les rues de la ville. Or Robocop est dans un état lamentable et il doit donc passer à la révision. Pendant ce temps, le docteur Love essaie de remplacer l’agent Murphy par une nouvelle machine plus facilement manipulable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inscrit comme scénariste des second et troisième films Robocop, Frank Miller n’a en fait écrit l’histoire que du second. Celui-ci a d’ailleurs été remodelé par d’autres auteurs avant le tournage (pour… d’obscures raisons). Presque 15 ans après la sortie du film, le créateur de Sin City dévoile enfin son vrai récit, par le biais du comics. On y suit le parcours de Robocop à travers une ville en proie à la violence et au chaos. Le super-flic essaie tant bien que mal de maintenir la paix, mais il coûte beaucoup trop cher pour son employeur. Le récit est bien évidemment violent, mais il développe aussi la question de l’homme-machine, notamment par le biais des souvenirs de Murphy, de temps à autre. La subtilité n’est certes pas la qualité première de l’album, bien qu’il respecte à fond le premier film, notamment concernant les dérives médiatiques et économiques. Or Miller s’est adjoint les services artistiques d’un dessinateur espagnol très talentueux : Juan José Ryp. Son trait très détaillé rappellera Geof Darrow à beaucoup de lecteurs. Malgré quelques petites poses un peu rigides, l’ensemble est impressionnant. Quel dommage de ne pas avoir pu découvrir ce Robocop au cinéma…