L'histoire :
A New York, au Plato's retreat, un club assez chaud de la ville, deux hommes escortés par des agents gouvernementaux viennent à la rencontre de Butcher Baker, un ancien super héros. Ils le trouvent affalé dans un canapé et dévêtu au milieu de quatre jeunes femmes. Le justicier est à la retraite et il ne souhaite pas vraiment reprendre du service. L'un des deux hommes sait exactement comment faire craquer Baker. Il demande alors à trois jeunes femmes de passer un moment plus intime avec lui. Le résultat ne se fait pas attendre et Butcher Baker se met au garde à vous. Il est maintenant prêt à capturer du méchant, à le fracasser et même le réduire en miettes. La mission qui lui est confiée est simple : il doit se rendre à l'institut pénitentiaire pour méta-criminels et le faire exploser. C'est donc au volant de son gros camion bariolé de la bannière étoilée qu'il y fonce ! Très vite, un shérif constate l'excès de vitesse de Baker, mais face au truck, son véhicule de patrouille ne fait pas le poids. Arrivé sur les lieux, Butcher Baker remplit son contrat, mais dans le chaos de l'explosion, certains méta-criminels se sont enfuis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A force d'écrire des récits assez classiques de super héros, Joe Casey a eu envie de se lâcher ! Cela a donné Butcher Baker, un récit des plus déjantés, où l'on découvre un protagoniste inédit et à la personnalité pour le moins marquante. Butcher Baker est un homme d'âge mûr, il porte une moustache similaire à celle du motard dans les Village people. Il est très baraqué et la bannière étoilée orne son costume et surtout son gros camion. De cette caricature, il ressort un héros bien cliché mais aussi très drôle. Son goût pour le sexe et ses réflexions rendent la lecture très divertissante. Dès lors que sa route croise celle du shérif ou des méta-criminels, les instants de délire sont omni-présents. Si le bilan est très positif, on regrettera cependant que le récit traîne un peu dans son dernier tiers. Joe Casey a en tout cas soigné le fond. Pour la forme, la tâche a été confiée au trop rare Mike Huddleston. L'artiste que l'on a adoré sur Sarcophage a incroyablement élargi sa palette visuelle. Son style se retrouve au croisement des genres, on voit un trait réaliste par instant, de la caricature à d'autres, du noir et blanc et de la colorisation flashy. Le registre est donc très large et si on peut être un peu désarçonné par tant de richesse graphique, s'y attarder permet de plonger dans une œuvre foisonnante d'idées. Les éditions Ankama ont en plus pris l'initiative d'inclure un sketchbook et une galerie d'hommages réalisés par divers artistes tels que Nathan Fox ou Rufus Dayglo. Cru et assez jouissif, voici un comic book comme on n'en voit pas souvent !