L'histoire :
Suite à la terrible bagarre avec Crystal qui l’a obligée à porter un bracelet électronique, Guada s’ennuie ferme, cloitrée chez elle. Mais en attendant l’issue de son procès, la jeune fille dévore toutes les vidéos de lucha ultima dans lesquelles apparaît celui qu’elle croit être son père... El Diablo ! Petit-à-petit, la jeune fille s’intéresse à ce sport violent et en découvre toutes les arcanes. Après avoir été remise en liberté à l’issue son procès, Guada, qui n’a plus de bracelet électronique, décide de tailler la route pour rencontrer un luchador qui a côtoyé son père : Le Tigre. Mais l’ancien catcheur aigri ne voit pas d’un bon œil l’arrivée en trombe de la jeune fille chez lui... Guada va donc tout faire pour le convaincre de lui apprendre la lucha ultima afin qu’elle marche dans les traces d’El Diablo et, peut-être, afin de le retrouver. Mais l’entraînement est dur... très dur !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome qui avait vocation à présenter les personnages et mettre l’histoire en place, ce second volet de Loba Loca a la lourde charge de faire se décanter les choses. On suit maintenant la construction de la personnalité de Guada au travers de sa quête d’identité dans son road trip qui l’amène à rencontrer Le Tigre. Comme on pouvait s’y attendre, les choses ne sont pas aussi simples et l’ancien luchador n’a pas envie de prendre sous son aile cette jeune effrontée qui pense être la fille d’El Diablo. Et même si on suit ici un scénario plutôt convenu, façon Karaté Kid ou Million Dollar Baby (le vieil homme aigri hésite à dispenser son savoir à la jeunesse aux dents longues), le récit de Run reste accrocheur et bien amené. Ainsi, au travers de la relation parfois difficile entre le Tigre et Guada, on sent que la jeune fille est en quête d’un amour paternel, d’ailleurs mis en exergue dans les rapports mère/fille faits de non-dits entre Guada et sa maman. Cette histoire familiale au lourd secret bien enfoui est développée de manière plutôt fine par Run et se pose en toile de fond de la narration. Du côté des dessins, Guillaume Singelin est toujours aussi bon et réussit parfaitement à capter l’essence de Mutafukaz pour la retranscrire dans ce spin-off avec beaucoup d’aplomb. L’homme s’est parfaitement approprié cet univers et délivre ainsi une lecture très fluide. En fin de comptes, ce Loba Loca tome 2 transforme l’essai de ce qui avait été développé dans le premier tome et rentre maintenant dans le vif du sujet : la découverte de la lucha ultima par Guada, via le coaching du Tigre. On sent que le récit gagne en puissance et que le prochain volume va nous réserver pas mal de surprises... et beaucoup d’action sur le ring !