L'histoire :
Dark Meat City, ville frontalière entre les USA et le Mexique, subit un flux de violence incontrôlé à travers ses quartiers. La section Z-7 a provoqué une telle répression que les nombreux gangs urbains se sont alliés. Débute ainsi un conflit aux faux airs de guerre civile. Angelino, Vinz et Willy la chauve-souris observent de loin ce chaos urbain. Alors qu'ils devraient fuir la ville, les deux colocataires se laissent convaincre par Willy qui souhaite repasser chez lui afin de récupérer ses économies cachées sous le plancher. Bon gré mal gré, ils traversent les rues en flammes, évitant soigneusement d'attirer les regards. Dans les montagnes, à l'extérieur de la ville, El Diablo et d'autres catcheurs se préparent. D'après la prophétie, quatre d'entre eux joueront un rôle important dans la sauvegarde de la planète. Au même moment, le président des USA se rend à Dark Meat City. Il espère que sa présence calmera le climat houleux. Or à son arrivée, un individu le tient dans sa ligne de mire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'attente a pu sembler insoutenable pour les fans de Mutafukaz. Trois années auront été nécessaires pour que Run, son créateur, trouve l'inspiration et le temps (surtout) de peaufiner ce fantastique récit urbain. La couverture de Dea4d End est particulièrement équivoque. Elle représente Vinz, le personnage au crâne enflammé, qui carbonise Dark Meat City par le biais de sa chevelure de feu. Si le meilleur ami d'Angelino n'est pas responsable du chaos qui s'abat sur sa ville, il en est néanmoins l'un des acteurs. On le retrouve avec son colocataire et Willy errer dans des rues, où les gangs, l'armée et la section Z-7 se combattent gaiement. L'ambiance de guérilla est vraiment incroyable et la montée en puissance des évènements laisse parfois complètement étourdi. Mutafukaz a toujours été un cocktail astucieux de moult registres narratifs. Ce mélange explosif fonctionne une nouvelle fois à merveille et dévoile un auteur inspiré. L'histoire remet certains personnages sur le devant de la scène et n'oublie pas non plus les nombreux protagonistes de second rang. L'accumulation des rebondissements augmente l'intensité du chaos dans Dark Meat City et l'on se demande parfois ce qui pourrait bien arriver de pire à l'avenir. Gageons que Run réserve encore de belles surprises. Outre un récit solide, la prestation visuelle reste aussi carrément époustouflante. Le graphiste malmène les codes visuels modernes et propose des planches détaillées et spectaculaires. Run se joue aussi des cadrages et de la mise en page pour mieux assurer les délires de son scénario. Fun, délirant et contemporain, Mutafukaz est probablement le chaînon manquant entre les différentes origines du 9ème art. Défoulant et jouissif ! A noter qu'une édition limitée incluant 16 pages en version 3D sort simultanément...