L'histoire :
Dark Meat City est en proie à de violentes émeutes depuis que la section Z7 a tiré sur la foule manifestant contre l'engagement de leur pays dans un conflit contre la Corée du nord et la Syrie. Les journaux télé se font évidemment les choux gras d'une pareille catastrophe et mentionnent même la mort des terroristes de la maison blanche. Vinz et Angelino ne sont en fait pas mort : le premier est retenu dans une geôle, tandis que le second se réveille face à celui qui les fait pourchasser depuis le début de leurs mésaventures. Le chef des hommes en noir lui révèle alors la vérité sur les extraterrestres tentaculaires, les machos, et sur leur présence sur Terre. Les révélations se succèdent et font perdre quelque peu les esprits à Lino, qui reçoit une mission de son ennemi : tuer son meilleur ami. En arrivant dans la cellule, le lavage de cerveau ne fonctionne plus et Angelino fomente avec Vinz un plan d'évasion. Leur atout : le petit trou noir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que l'attente fut longue avant de pouvoir enfin découvrir la fin des pérégrinations d'Angelino et de Vinz ! Dès son premier tome, Mutafukaz s’est présenté comme une série originale dans le fond et dans la forme. Sa conclusion ne décevra personne, puisqu'elle est dans la droite lignée des volets précédents. Le récit prend place dans une ville en ébullition, où les forces de l'ordre, les sections spéciales Z7 et les habitants, se livrent à une véritable guerre civile. Capturé par les hommes en noir, Angelino trouve enfin les réponses à ses questions et donc aux nôtres. Le tome commence d'ailleurs par un flashback nous montrant la mère de ce dernier, dont les lecteurs de Metamuta, le hors-série farfelu, avait déjà eu un avant-goût. Toujours mené tambour battant, l'histoire ne connaît aucun répit et Run, l’auteur, distille encore et toujours ses dialogues avec une bonne rasade d'humour et de références venant de toutes parts. Ses cases sont bien remplies et dégoulinent presque de détails ou de graffitis. Son style est toujours aussi dynamique et ses influences multiples sont parfaitement digérées. Le rendu visuel est encore plus impressionnant qu'auparavant, c'est dire la qualité des dessins... Longtemps attendu, ce tome laisse pourtant quelques pistes scénaristiques entrouvertes, laissant espérer une suite qui finalement est envisagée (youpi). L'heure n'est plus aux Révélations mais à la consécration, celle de son auteur. Mutafukaz est une série indispensable, un melting-pot unique de pop-culture, d'influences street et de toutes les BD, l'ultime synthèse en somme. Une expérience jouissive !