L'histoire :
En venant rendre visite à son grand père à la maison de retraite, Alex Mackay apprend qu'il est décédé il y a un mois, puisque personne ne l'avait mis au courant. En fouillant les affaires qui ont été mises de côté, il remarque une photo où une jeune femme blonde, des lunettes noires sur le bout du nez, tient son grand père par le cou. A l'arrière est inscrit une date et une initiale "D". Alex se rend au cimetière où le défunt est enterré. Devant la tombe, il aperçoit au loin la femme de la photo. Voulant lui parler, il se presse mais chute. II la voit partir en voiture avec un aide-soignant de la maison de retraite. Tourmenté, Alex n'en dort pas et il retourne à la maison de retraite en pleine nuit. Il espère bien voir cet aide-soignant un peu étrange qu'il a repéré et qui conduisait la fameuse voiture. L'ayant attendu jusqu'à ce qu'il quitte son service, il le suit jusqu'à une espèce de club privé situé dans les coins sombres de la ville. La personne à l'accueil lui demande un code. Alex, sans savoir, donne la date inscrite derrière la photo. On lui tend une clé et on lui annonce la pièce numéro 2. Une fois à l'intérieur, il voit un téléviseur et un téléphone. La sonnerie retentit et à l'écran, la femme blonde apparaît...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sin Titulo est un projet imaginé par le dessinateur Cameron Stewart en 2007 et qu'il publiera dans un premier temps sur internet. Durant plusieurs années, l'artiste a livré une histoire très particulière où le polar se teinte de folie et de fantastique. Couronné par un Eisner Ward de la meilleure web-série, Sin Titulo s'est trouvé un nouveau public avec son édition en album, dans un format à l'italienne, permettant de conserver au mieux la narration si particulière imaginée par l'auteur. L'histoire est particulièrement ingénieuse. On suit les mésaventures d'Alex, un jeune homme venu rendre visitez à son grand-père et qui apprend que ce dernier est mort. Dans ses affaires, une photo avec une femme, jeune et blonde, l'interpelle. Qui est-elle ? Avec cette base assez classique et dans la droite lignée d'un polar, Cameron Stewart embarque le lecteur dans un récit totalement fou dans lequel il malmène son personnage, en lui faisant perdre tous ses repères. A mi-chemin entre la fiction et la réalité, l'album lorgne sur les territoires d'un David Lynch, période Lost Highway. La force du scénario de Stewart est de rendre l'ensemble captivant et d'amener petit à petit le lecteur à se glisser dans la peau de son héros, pour finir par être perdu à son tour. Le polar prend des traits étonnants, parfois schizophréniques voire même fantastiques. Le trait de l'artiste couplé à son découpage participe à la réussite d'un Sin Titulo envoûtant. Attention à ne pas commencer à lire cet album, vous risqueriez de ne plus le lâcher avant la fin...
