L'histoire :
En contrebas du Mont Fuji, une forêt attire la curiosité des badauds. Depuis de nombreuses années, les corps de personnes suicidées sont retrouvés là-bas. Des employés de la préfecture parcourent les lieux afin d'enlever les cadavres et tenir les lieux propres. De nombreuses rumeurs courent autour et certaines parlent de la vengeance des suicidés... Alan est un américain qui travaille au Japon depuis déjà quelques mois lorsqu'il fait la rencontre de Masami. Très vite, ils tombent amoureux l'un de l'autre et emménagent ensemble. Un an plus tard, leur relation n'est plus la même et Alan choisit de rompre. Masami est en larmes et promet de changer, rien n'y fait. Alors qu'il a trouvé une petite chambre où dormir, il est rongé par le remord. Un de ses amis lui propose de sortir, histoire de se changer les idées. Ce soir-là, une de ses collègues lui fait du rentre-dedans. Alors qu'ils font l'amour dans le coin sombre d'une rue, Masami se dirige vers la forêt d'Aokigahara. Quelques jours après, la police frappe à la porte de la chambre d'Alan. Son ami et sa collègue ont été retrouvé morts dans d'atroces conditions. Le visage blême, Alan ne dit rien. Depuis la disparition de Masami, il ne cesse d'entendre sa voix l'appeler à la rejoindre dans la mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le genre horrifique met souvent en scène des situations se déroulant dans des lieux maudits ou hantés. Parfois, les auteurs s'inspirent d'une macabre réalité. C'est le cas d'El Torres, un scénariste espagnol, qui s'est inspiré de la forêt d'Aokigahara située près du mont Fuji. Là-bas, de nombreux corps de personnes suicidées sont retrouvés. Une base idéale pour débuter un récit de genre. Aokigahara, l'album, raconte le destin de plusieurs personnages. Il y a Ryoko, une sorte d'agent d'entretien de la forêt qui croît aux nombreuses rumeurs autour des bois ; Alan, un ressortissant américain, qui vient de larguer Masami et cette dernière se pend suite à une peine insupportable. La narration d'El Torres est bien construite. Les éléments s'imbriquent, pour que progressivement, le lecteur soit happé dans le tourbillon infernal de cette forêt. Les âmes torturées par la mort sont particulièrement effrayantes et provoqueront assurément quelques émois aux fans des Ring et autres Dark Water. La tension est de plus en plus palpable et au final, on tient là un formidable comics horrifique. El Torres ajoute en plus une petite touche d'humour ici et là, ainsi que divers clins d’œil au genre. Les fans vont adorer ! Les dessins de Gabriel Hernandez peuvent paraître dans un premier temps un peu particuliers mais très vite, on les trouve parfaitement adaptés à ce récit. Aokigahara est une bonne surprise pour les amateurs d'horreur à la japonaise, c'est à dire d'une violence froide et oppressante. A signaler également que l'éditeur a eu la bonne idée d'offrir les premières pages du Voile des ténèbres, une future parution des mêmes auteurs. On en frissonne d'avance...