L'histoire :
Dans les montagnes afghanes, de nos jours. Un commando de militaires russes, parmi les meilleurs, s’enfonce dans le désert à la recherche d’un avion écrasé. A son bord, de mystérieux documents stratégiques, à récupérer absolument avant les anglais ou les américains. Car si ces trois grandes puissances sont officiellement en paix, la détention de tels documents peut s’avérer un atout de taille dans les rapports politico-économiques. Le commando est conduit par un moudjahidin local, pour sa connaissance du terrain, et par un colonel expérimenté, pour sa science de la guerre. Le colonel redoute une embuscade anglaise, quelque part devant son détachement. Peut-être ces derniers ont-ils déjà trouvé la cible ? Il respecte cet ennemi pour le moment invisible, car il n’existe qu’en se mesurant tactiquement à ses pièges. Soudainement un soldat russe s’effondre, la cuisse perforée par une balle tirée d’une très longue distance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les actualités nous le rappèlent chaque jour à une échelle macroscopique : notre monde est régi par des décisions politiques de grande ampleur. Le commun des mortels que nous sommes, ignore en vérité les « détails ». Prévu en deux tomes, ce comics nous propose donc de voir les choses par l’autre côté de la lorgnette, à une échelle microscopique, à travers le biais d’un célèbre fusil, un Lee-Enfield calibre 303. En effet, la réalité du soldat sur le terrain c’est son arme, à la fois son principal « outil » et son ennemi fatal. Le 303 est célèbre car il était déjà le compagnon des soldats anglais lors de la première guerre mondiale et il sert encore aujourd’hui certains moudjahidin afghans. Ce premier épisode se passe donc intégralement dans les montagnes d’Afghanistan, un cadre grandiose qui vient en contrepoids total avec l’ignominie de la guerre. En effet, question « détail » Garth Ennis (The Boys, Histoires de guerre…) et Jacen Burrows (Crossed) n’y vont pas avec le dos de la cuillère. "Je n’ai rien à offrir que du sang, du labeur, de la sueur et des larmes" (Winston Churchill). Les images réservées par cette plongée au pays des tripes et des hectolitres de sang sont à réserver à un public averti. Notamment une certaine scène de bombardement au dessus d’un village paysan, extrêmement dure. Mais ce traitement n’est pas gratuit. Il sert un propos politique bien plus intéressant que la simple effusion d’hémoglobine et de testostérone. "C’est avec les pauvres que les riches se font la guerre" (Louis Blanc). Il démontre aussi que même à petite échelle, la guerre est une science tactique bien plus complexe qu’il n’y paraît.
