L'histoire :
Bloodsquirt ne le lâche pas d’une semelle. En même temps, Bloodshot a un besoin urgent de conseils, la tête trouée, à bout portant. En fait, pour le petit compagnon, le problème n’est pas qu’il perd contre cette chose robotique. Ni même qu’il s’énerve plus que de raison. Le souci, c’est qu’il fait les choses sans classe ni appétit. Tout le monde sait qu’il va se régénérer, qu’il va tirer de partout et lui en mettre plein la gueule. Ok le type en face est coriace et il fait des dégâts partout où il passe : il écrase un passant, il enlève le pacemaker à une vieille dame pour lui voler sa voiture. Il parvient même à enlever les tripes de Bloodshot ! On peut dire que ce gars a le sens du spectacle. Alors que Bloodshot plus du tout ! Normalement, il doit le dominer mais il n’ose pas faire ce qu’il faut ! Bloodsquirt essaie de tout faire pour le motiver mais rien n’y fait. Qu’il se montre doux, compréhensif, moqueur ou agressif, Bloodshot ne veut rien savoir. Au contraire, il lui demande de se taire de façon particulièrement… vindicative ! Cette colère qu’il a doit se réveiller. Il n’a pas à se retenir car c’est ce qu’il est. Finalement, c’est peut être ce robot fou qui va le réveiller, à force de l’attaquer et de l’humilier. Bloodsquirt a vu juste : après avoir été littéralement cramé, il sort de ses gonds. Et montre enfin ses vrais pouvoirs et sa violence implacable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bloodshot en a vu des vertes et des pas mûres et le personnage a sans cesse évolué, que ce soit dans les comics ou dans la version cinéma. Apres l’énorme run sur son passé militaire, on ne compte plus les séries qui prolongent la vie du Wolverine de Valiant. Si sa psychologie évolue quelque peu, son entourage s’étoffe également puisque le voilà accompagné d’une femme et d’une fille. On retrouve ces mêmes personnages dans la suite de la série Unleashed. Sur le même ton que la série Salvation ou le Bloodshot de Tim Seely, ce nouvel album fonctionne avec un schéma simple voire minimaliste : des ennemis qui pourraient mettre en danger le quasi indestructible ancien soldat. Et comme un grand classique dans les récits de super héros, on termine par un big boss dans un combat plus spectaculaire que les précédents. Il faut reconnaître qu’il est difficile de trouver des adversaires à la hauteur de Bloodshot. Les différents auteurs se contentent alors de faire dans le bourrin et le gore si nécessaire. C’est le cas au début avec un robot tueur qui fait un véritable carnage mais on ne ressent rien à la lecture de cet affrontement et le reste n’est pas plus intéressant. Bloodshot n’est pas qu’un formidable et implacable nettoyeur : c’est aussi, à ses débuts, une formidable machine à critiquer la société et la politique d’aujourd’hui. Malheureusement, on a oublié depuis quelques temps cet aspect corrosif du personnage pour n’en faire qu’une machine à frapper et à tuer. Al Barrionuevo s’en sort plutôt bien côté dessins avec un trait ciselé dynamique et efficace. Bloodshot manque parfois de charisme suivant les moments où il est blessé ou dessiné mais cela fait bien longtemps que le personnage a perdu de sa superbe...
