L'histoire :
Depuis la mort de Jack Boniface, les puissants pouvoirs du Shadowman sont désormais orphelins. Amputée de son sombre protecteur, la Nouvelle-Orléans se retrouve vulnérable et forcément, pour les pires ordures c'est une aubaine à ne surtout pas manquer. C'est ainsi qu'une bande de tueurs en provenance directe du royaume des morts débarque en trombe à bord d'une Dodge Charger noir, dans l'optique de commettre un véritable carnage. À la tête de ce dangereux groupe de déments sanguinaires, nous retrouvons Tommy Lee Bones, chapeau de mafieux vissé sur le crâne et sourire carnassier. À son tableau de chasse, il a récemment épinglé le nom de Boniface qu'il a sauvagement mutilé et assassiné. Face à ce fléau imminent, la sorcière vaudou, Nettie, et son espion au royaume des morts, Jannty, le serpent à tête de mort coiffé d'un haut de forme, palabrent afin de sélectionner le nouveau Shadowman. Leur choix se porte sur un certain Zéro, un tueur implacable, presque muet et qui ne se déplace quasiment jamais sans son ours en peluche. Le combat s'annonce dantesque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'univers développé par l'éditeur Valiant est extrêmement vaste et propose un panachage de séries avec des ambiances à chaque fois très différentes. Shadowman s'intéresse au monde de l'occulte et qui de mieux pour reprendre le projet que le scénariste Garth Ennis dont le run sur la saga Hellblazer a marqué les esprits. Publié en 1997, ces épisodes sont réalisés alors que l'éditeur a été racheté par une société de jeux vidéo, et apparaît donc comme un apparté entre la période Valiant Classique et sa version moderne. Le projet est ainsi confié à deux jeunes auteurs prometteurs, le sulfureux scénariste Garth Ennis et le dessinateur australien Ashley Wood. Sur le papier, le menu semble alléchant mais très rapidement la déception prend le dessus. L'histoire n'est pas si mauvaise, avec ses personnages plus inquiétants les uns que les autres lâchés au cœur d'un thriller vaudou. Mais le pitch de l'anti-héros qui se retrouvent affublé de pouvoirs venu du monde des morts et qui doit sans cesse lutter contre des barjots venus de ce même enfer, est-ce que cela ne vous rappelle rien ? Bien sûr que si, et en effet nous avons parfois un peu l'impression de lire une pâle copie de Spawn. Mais c'est surtout la partie graphique de Wood qui est un peu indigeste et même si on apprécie sa pâte artistique, son travail n'est clairement pas abouti sur ce projet. Même si la deuxième partie dans un style plus proche de celui de Ben Templesmith est nettement mieux réussi, l'ensemble reste plus que déconcertant. Shadowman est donc une sorte de trip cauchemardesque sous LSD qui manque clairement de magie...
