L'histoire :
Alyssa Myles a besoin de se changer les idées et ne plus penser à la souffrance et aux regrets. Cela tombe bien : elle a une enquête en cours et c'est plutôt corsé ! Le bayou de la Nouvelle Orléans recèle un sombre secret et elle veut comprendre ce qu'il se passe. Trop de personnes ont disparu ces derniers temps et en tant que mambo, elle se doit de découvrir la vérité. Elle vient donc voir le vieux Isiah, qui connaît les lieux comme sa poche. Il l'emmène donc en barque en pleine nuit, à la recherche de quelque chose qui se cache dans les marais. Alyssa a d'ailleurs fait une carte pour se repérer : l'eau est devenue malade et elle a repéré la source du problème. Pour se protéger du danger, elle a même fait un vévé. Ils finissent par atterrir sur la terre ferme mais Isiah prévient Alyssa : les marais sont dangereux et mortels si elle ne suit pas sa trace. À peine a-t-il fini que la torche de la mambo se brise net. Un immense monstre lui fait face et se délecte de sa nouvelle proie. Voilà ce que cachait le marais et le vieux Isiah n'est en fait qu'un rabatteur qui nourrit la créature en dupant les gens...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Shadowman est un mix entre plusieurs séries du label Valiant puisque le personnage à l'ombre surpuissante cumule la magie de personnages comme Punk Mambo et la violence sombre de Bloodshot. Andy Diggle s'attaque donc à un personnage plein de mystères et (sans jeu de mot) de zones d'ombre. Les fans apprécieront les nombreux retours en arrière qui remontent aux temps très anciens pour expliquer d'où vient le fameux Loa, ce double qui prend possession de Jack. Le long récit est plutôt bien mené mais souffre de problèmes de rythme. La partie principale prend son temps pour camper une atmosphère spéciale tandis que la fin et la résolution de toutes les intrigues passent à la vitesse de l'éclair. Dommage car l'idée principale était ambitieuse, d'autant que les vilains de l'histoire sont légion, que ce soit l'effrayant Baron Samedi, la démoniaque Sandria Darque ou l'inquiétante confrérie. L'aspect morbide du personnage et ses nombreuses visites dans l'au-delà auraient pu donner des scènes plus intéressantes alors que le rendu est plutôt brouillon. Cependant, qu'on se rassure : la magie opère facilement grâce à un rendu graphique des plus saisissants. Quelle ambiance et quelle immersion ! Le côté «black power» fera pâlir d'envie un Black Panther ou un Moon Knight, tant Renato Guedes et Doug Braithwaite nous plongent dans un style hallucinant de mysticisme. Le parfum unique de la Nouvelle-Orléans, la magie ébouriffante du vaudou, la culture de l'Afrique ou le monde des Morts : tout est fascinant de beauté et de mystères. Les couleurs de José Villarrubia sont aussi à mettre en avant car son travail est particulièrement envoûtant. Décidément, les personnages Valiant n'ont pas leur pareil pour nous surprendre et nous dépayser !