L'histoire :
La fin du monde est arrivée comme ça, sans que l'on sache pourquoi ni comment. La plupart des gens sont morts. Des enfants sont nés depuis mais ils étaient le plus souvent abandonnés par leurs parents ou encore présentaient de drôles de déformation. Dimento a grandi dans cet univers post apocalyptique et comme tous les jours, c'est la faim qui l'obsède. S'il trouve parmi des gravats un rat mort, il délaisse sa prise en voyant les nombreux vers la ronger. La faim le tenaille vraiment et alors qu'il s'assoie, il aperçoit un cheval passer juste à côté de lui. Sans attendre, il frappe l'animal avec son pied de biche puis la jeune femme pulpeuse qui le dirigeait via sa carriole. Celle-ci l'avertit qu'il ne peut pas manger sa monture ni elle-même. Dimento n'est guère ravi mais accepte le conseil de la jolie blonde qui l'envoie au coin d'une rue où de succulents œufs se trouveraient. Dimento les trouve en effet mais à peine est-il sorti du bâtiment qu'il est encerclé par des mutants qui veulent le délester de sa découverte culinaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Richard Corben a souvent eu les mêmes partenaires tout au long de sa longue carrière. Avec Jack Strnad, il a travaillé sur de nombreuses histoires courtes dont certaines furent réunies dans Ogre. Les deux auteurs sont tous les deux amateurs d'univers post apocalyptique et avec Monde mutant, ils se font assurément plaisir. Avec un décorum faisant la part belle à des ruines ou à des paysages dévastés, Corben installe un climat, comme toujours avec lui, très particulier. Son mélange de techniques et son utilisation des couleurs façonnent un visuel hors norme. Contrairement à d'autres albums de Corben, il ressort de Monde mutant un aspect plus chaud, inédit jusqu'ici dans l’œuvre du dessinateur. L'histoire est quant à elle assez simple à suivre. On suit les aventures de Dimento, un homme mutant cherchant à survivre au jour le jour. Il croise une femme qui fera basculer son existence. D'apparence assez basique, le récit présentera par la suite de jolies surprises. Outre une certaine violence dans les scènes ou dans les dialogues, l'album bénéficie d'un humour noir assez irrésistible. Monde mutant est probablement l'une des plus belles réussites visuelles de Richard Corben et aussi l'un de ses plus passionnants albums! Approved !