L'histoire :
Kitty avait besoin de cash rapidos. Alors il s’est mis en tête de retrouver le concepteur de Popbot, son robot garde du corps et roadie. Il a engagé Sherlock Holmes, pour maximiser ses chances. Mais Kitty a disparu entre temps, et Holmes s’est fait sévèrement casser la gueule… Et puis le Diable lui-même s’en est mêlé, envoyant son fils en mission. Sans compter qu’un drôle de cowboy, désormais coincé sous terre, est revenu sur les lieux de la destruction de la New Manchester. Heureusement, il y a une cool émission à la télé allemande, sur la chaine KOBD : « Eh bien, Bob », le show qui encense, méprise et commercialise librement l’hypocrisie américaine de la célébrité, présenté par Dandy Warhol, un clone. Dandy s’est fait flinguer, c’est Basquiat qui le remplace. Et puis il y a aussi les Mortis, des robots succubes créés pour assouvir les pires fantasmes de l’Humanité. Or, maintenant, ces supercagoles foutent un bordel monstre dans toutes les dimensions temporelles. Et plein d’autres super trucs encore…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a rarement vu une BD aussi déjantée que Popbot, qui se caractérise aussi par son visuel somptueux et inquiétant. Au delà de sa narration complètement éclatée, laissant penser à un grand n’importe quoi, il s’agit d’une fable moderne qui appelle à réfléchir sur les pulsions de vie et de mort qui déterminent nos actions. Derrière des dialogues d’une incroyable vulgarité, se cache une réflexion très fine sur les enjeux du pouvoir et de la domination que cela engendre. Les symboles sont omniprésents et chacun peut finir par y voir les signifiants qui touchent sa personnalité. La sexualité est cependant un thème central, avec comme leitmotiv les portraits de ces « super biatch bots », qui provoquent effroi et admiration. Cette méthode est une tentative efficace de démontrer que le sexe est à la fois processus naturel et sujet de toutes les perversions. Et la technologie ? Un moyen d’aider l’homme ou l’occasion de créer un support idéal pour le déshumaniser ? Enfin, on a aussi droit au fantasme très classique de la révolte des robots, qui préfigure la fin de la race humaine et lui donne l’occasion de retrouver sa dignité. Voilà, il ne faut pas se laisser aveugler par la beauté sombre de Popbot et sa narration iconoclaste. Juste y voir une histoire d’une exceptionnelle beauté.
