L'histoire :
Suite à une invasion de vampires tout droit sortis des entrailles de la Terre dans le but d’éradiquer les humains, ces derniers ont été contraints de fuir en catastrophe leur propre planète grâce à leur technologie avancée, non sans avoir fait sauter toutes leurs armes atomiques pour éliminer les envahisseurs. C’est sur Palus, une planète lointaine qui fait office de havre de paix, que l’humanité a jeté son dévolu pour y élire domicile… Mais les Terriens comptent bien revenir chez eux pour en découdre avec les vampires, s’il en reste ! C’est dans cette optique-là que les Hommes ont lancé le programme « Interceptor » : une mission menée par une soldate d’élite, Poli Lehan, équipée d’une armure de combat surpuissante truffée d’armes dévastatrices. Envoyée sur Terre avec pour mission d’annihiler toute forme de vie ennemie de la surface de la planète, Poli va vite découvrir qu’il reste encore des survivants humains et que les vampires se livrent une guerre impitoyable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon, ne nous voilons pas la face : quand un scénario propose d’intégrer des robots mechas, des vampires et des tiques au travers de combats épiques lancés via une planète nommée Palus afin de sauver l’humanité, on sait d’ores et déjà qu’il va être difficile de prendre l’œuvre graphique au sérieux tant les matériaux de base qui constituent l’histoire sont hors norme. Mais qu’on ne s’y trompe pas, même s’il est indéniable que ce bon vieux Donny Cates (Venom, Captain America…) s’y est donné à cœur-joie dans le script d’Interceptor qui prend parfois la forme d’un gros défouloir (autant dans les combats épiques que les punchlines à l’ancienne), il faut bien avouer que le scénariste a su développer une intrigue simple de prime abord mais qui possède plusieurs ramifications intéressantes avec son lot de rebondissements et de fausses pistes. De plus, Cates n’a pas hésité à mettre en avant plein de bonnes idées au fil de sa narration afin de poser petit-à-petit les bases de l’univers d’Interceptor et de surprendre son lectorat. Et même si le scénario part parfois dans tous les sens (l’ambivalence physique / psychologique du Président O’Connor, le duo composé de Lehan et Weep, l’affrontement de Matilda et Luc…), qu’il abandonne certaines idées en route ou que certains personnages manquent de corps, on sent que les auteurs ont eu la volonté réelle de renouveler le genre de la science-fiction tout en gardant l’essentiel. Il s’en dégage donc un joli brin d’originalité porté par un vent de liberté artistique. À ce titre, force est de constater que le trait de l’illustrateur Dylan Burnett (Cosmic Ghost Rider, Weavers) colle à merveille avec l’esprit décalé du script post-apocalyptique de Donny Cates et apporte à l’ensemble beaucoup d’énergie, notamment dans les nombreuses scènes de combats décérébrées. En définitive, même si Interceptor se mue parfois en une joyeuse pagaille et se perd même dans ses propres oripeaux, force est de constater que l’œuvre du tandem Cates / Burnett fait souffler un vent nouveau dans le p’tit monde des comics de SF… Ce vent est parfois certes changeant avec des rafales imprévisibles, mais ô combien rafraîchissant !