L'histoire :
Jersey City, 1964. Parker sort d'un immeuble. A quelques pas de lui, un type l'observe. Il sort de l'ombre pour suivre le gangster. Parker repère vite son pisteur et lui fait face. L'homme sort un couteau mais il n'a pas le temps de s'en servir qu'il reçoit un coup mortel dans la glotte. Plus tard, alors qu'il s'ennuie profondément, Parker reçoit une proposition de Paulus, une de ses connaissances dans le monde du crime. Un dénommé Edgars a préparé un plan pouvant rapporter près d'un million de dollars. Or, pour l'exécuter et diriger les opérations, Parker est le meilleur. A l'origine, Edgars avait fait suivre Parker afin de le jauger. Pourtant, le gangster n'est pas chaud. Ce coup ne respecte aucune des conditions qu'il s'est imposé. Il est organisé par un amateur, doit être mené par plus d'une dizaine d'hommes et en plus, il se situe dans un véritable cul de sac. Néanmoins, Parker accepte. Le défi est simple mais inédit. Il consiste à vider une ville entière, de ses bijouteries à ses banques, en une seule nuit. Parker prépare donc méthodiquement leur intervention. Mais il omet un détail important. Qui est ce mystérieux Edgars ? Comment a-t-il conçu un plan aussi ambitieux et pointilleux ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous son pseudo de Richard Stark, Donald E. Westlake a livré une pléiade de polars noirs dont beaucoup mettaient en scène un gangster du nom de Parker. Intelligent, bel homme et costaud, le héros de Stark a immédiatement captivé les lecteurs du monde entier. Durant des années, les producteurs de cinéma ont sollicité l'auteur pour qu'il cède ses droits, afin que le gangster puisse enfin être animé sur les écrans, en vain. Mel Gibson, en grand fan de la série, a néanmoins joué dans Payback, une adaptation officieuse et de qualité, la seule véritablement notable. Bref, Parker semblait voué à rester dans le domaine littéraire. Toutefois, en rencontrant Darwyn Cooke, Westlake compris que lui seul respecterait l'esprit de sa création s'il le transposait à la bande dessinée. La fidélité et la qualité des romans ont donc été mis en scène par le dessinateur canadien, qui a su, avec une narration subtile et des dessins soignés, rendre un véritable hommage au genre et à son auteur. Dans ce troisième volet basiquement titré Le casse, la guerre entre l'Organisation et Parker est oubliée. Le gangster s'ennuie passablement dans la ville paradisiaque de Jersey et lorsqu'on lui propose un plan ambitieux aux risques élevés, il revient aux affaires ! S'ensuit la préparation d'un casse dans une ville située dans un véritable cul de sac... Cooke a parfaitement cuisiné la recette originale de Stark/Westlake et en fait un récit captivant. On suit la montée progressive du plan en attendant fébrilement le grain de sable qui fera dérailler Parker et ses sbires. La traduction de l'expert du polar en bande dessinée qu'est Matz (Le tueur) joue sûrement aussi sur le côté envoûtant de ce troisième opus. Visuellement, le trait rétro moderne de Darwyn Cooke s'applique à merveille au genre. Chaque planche bénéficie d'une véritable élégance et le choix de la bichromie ne pouvait être plus adapté. Parfaitement remanié pour la bande dessinée, le récit initié par Westlake/Stark est magnifié par un auteur au sommet. Le casse est un bien joli diamant qui trouvera assurément preneur chez les fans de polar noir.
