L'histoire :
Septembre 1914. Le front n'est plus qu'à 60 kilomètres de Paris, capitale de la Gaule. Les gargouilles sur Notre Dame sont agitées, elles distinguent le son du canon et celui des explosions dans le ciel. Le mage Boisrond, qui dirige l’École Expérimentale de Magie, demande à ce qu'on lui démontre l'avancée de la mise au point d'un canon à silicus. Une salve et il transforme tout ce qui est à sa portée en verre... Le problème c'est sa fiabilité. 68 %... Donc disposer d'une arme qui ne fonctionnera pas une fois sur trois, c'est impensable. Le mage voudrait aller au front, mais les autorités militaires s'y refusent. La magie est précieuse, plus que cela, nécessaire aux soldats. S'il devait tomber au combat, la patrie perdrait presque tout espoir de vaincre les Prussiens. A l'autre bout du monde, sur les berges du lac Érié, non loin de Herberts'ville, dans le Connecticut, aux États-Unis de Colombie, un jeune garçon est sur le point de mentir pour s'enrôler parmi les Unités d’Élite Aérienne. Son nom, Flectcher Arrowsmith...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La postface de Kurt Busiek nous donne les clés de la genèse de la création de cette série uchronique, où la magie est présente alors que la Première Guerre Mondiale ravage l'Europe. C'est en effet après leur première collaboration pour Marvel (Avengers Forever), souhaitée par le regretté Carlos Pacheco, que naît l'idée d'Arrowsmith. Le scénariste lui propose en effet une série Fantasy, qui serait un récit de guerre et d'aventure, avec des éléments de magie et de technologie qui flirtent aux frontières du steampunk. C'est ainsi que naît Arrowsmith en 2003, avec une nomination aux Eisner à la clé. Kurt Busiek plante d'entrée une atmosphère dramatique et le lecteur est aspiré par la beauté des planches de l'Espagnol. Le prélude annonce un grand spectacle, il se passe à Paris, avec en vedette une tour Eiffel étincelante et un Général Charles... déjà vieux ! Alors la promesse du récit de guerre est là : derrière ses allures de comics mainstream, Arrowsmith parle du nationalisme qui conduit à la guerre, de ses désillusions et pertes parmi les combattants, d'une jeunesse sacrifiée, aussi. Le spectacle n'est pas non plus en reste, car ici, ce ne sont pas les pilotes de biplans qui ont le prestige des ailes, mais des Aériens, formés à la magie qui permet de voler, et « couplés » à un dragon. Les scènes de combats sont donc nombreuses, on a même droit à une attaque de monstres en pleine mer ! Arrowsmith, c'est une saga au souffle épique, un récit d'aventures original. Magique !