L'histoire :
Il y a moins d'un an, Fletcher Arrowsmith apprenait qu'une guerre embrasait toute l'Europe. Il était encore un jeune idéaliste, voyant les choses du fin fond de sa campagne des États-Unis de Colombie. Il ne comprenait pas son père, qui s'opposait à ce qu'il s'engage. Maintenant, tout a changé pour lui. D'abord ses classes au sein des Unités d’Élite Aériennes, où il a appris quelques sortilèges lui permettant de voler en compagnie d'un petit dragon. Et puis le baptême du feu avec un compagnon d'armes tué si vite... Depuis, les missions n'ont pas cessé, avec toutes les horreurs de cette guerre. Mais Fletcher survit et il a même le sentiment d'être désormais un vétéran. Comme nombre de combattants, lui et son dragon viennent d'être blessés, aussi, il est mis en retrait du front, à Londres. Mais très vite, il est convoqué par un État-major qui ne lui donne pas le choix : il a été choisi pour s'infiltrer en terre ennemie, pour retrouver un espion dont le contact a été perdu et qui détient des secrets susceptibles de changer le cours de la guerre. Rien d'évident, puisque la première étape consiste à être fait prisonnier sans éveiller de soupçons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est chez DC que Kurt Busiek et Carlos Pacheco ont commencé à travailler ensemble et c'est le scénariste qui est revenu au dessinateur, pour lui proposer la co création d'une série fantastique dont le théâtre serait la Première Guerre Mondiale. Un projet qui aboutira en 2003 et qui leur vaudra une nomination aux Eisner. Quasiment 20 ans, Arrowsmith, Behind Ennemy Lines offre une suite à cette fameuse série. On y suit le parcours d'un jeune américain venu se battre contre la Prusse, dans un monde où les super-puissances utilisent la magie. Alors si le premier volume nous avait séduits par le souffle des grandes sagas, cette fin qui n'en est pas une (on va y revenir), reste de très bonne facture. Le héros est désormais en charge d'une mission d'infiltration et il doit prendre contact avec un agent qui détient de lourds secrets. On retrouve donc logiquement les mêmes ingrédients : une voix off qui sert de fil rouge à la narration et pose une ambiance dramatique, de l'action et naturellement les dessins somptueux de Carlos Pacheco, encré par son compatriote espagnol José Rafael Fonteriz, sur des couleurs de José Villarubia. Certes, l'histoire est un drame, mais on vous confie qu'on a lu ce tome 2 avec une émotion très particulière, car il restera comme le dernier ouvrage d'importance du dessinateur espagnol, décédé quelques mois après la publication de ce run. Alors voilà, Arrowsmith s'achève ainsi, de façon inachevée, car pour l'heure, le scénariste est resté sur l'annonce qui annulait la troisième partie, juste après avoir appris de son dessinateur qu'il avait un problème de santé. Il s'avère que six mois après, Pacheco décédait à l'âge de 60 ans... Alors, pour toutes ces raisons, Arrowsmith mérite que vous lui donniez sa chance.