L'histoire :
Jack Sully a beau être devenu le chef du clan des Omatikaya, il ne sait plus trop où il en est. Bien sûr, il le dissimule à ceux dont il est devenu le leader et est toujours prêt à aider les autres clans, mais il sait que les siens ne lui attribuent qu'une confiance limitée. En réalité, ce qui le peine au plus profond, c'est que son statut divise désormais son peuple. Certains le soutiennent fidèlement, sans faille ni doute, mais d'autres considèrent qu'il n'a pas la légitimité pour les diriger. Clairement, certains ne lui font pas confiance. Pourtant, il conduit de manière ferme mais diplomatique les négociations constantes avec les humains, qui viennent exploiter les ressources de Pandora, pour pouvoir y survivre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome, c'est une aventure qui se situe juste après les évènements du 1er film. Un concept qui a donc de quoi satisfaire les fans de la saga, avec des éléments explicités qu'ils ne manqueront pas de mettre en lien et de raccrocher aux évènements portés par James Cameron sur le grand écran. En effet le moins que l'on puisse dire, c'est que le comics est une adaptation (et un prolongement) fidèle à l'univers originel. Bien sûr on y retrouve « en premier rôle » le personnage de Jack Sully, cet humain devenu Na'vi, au destin particulièrement insolite car il est à l'interface de ces créatures qui peuplent Pandora et des Hommes qui sont venus la coloniser. Sa dualité douloureuse est bien traitée, elle reste le moteur de la psychologie du personnage et de sa logique d'action. Son rôle de médiateur avec « les colons » est donc bien rendu. Mais cela ne vous a pas échappé, la couverture annonce également le combat rituel, le Premier Sang, qu'Arvok va invoquer pour contester le rang de chef de Jack. On retrouve donc un autre ressort essentiel, celui qui renvoie aux origines, qui pourchassent inlassablement chaque protagoniste, faisant écho à nos sociétés et la considération qu'on a pour ceux qu'on considère comme des « étrangers », alors même qu'ils font partie de notre groupe social, de notre communauté. Enfin, la préoccupation écologiste est également présente, bien sûr. Tous ces éléments sont plutôt habilement combinés par Jeremy Barlow, qui introduit ce qu'il faut d'action pour amener du rythme au récit. Mais le réel bémol vient du dessin dont la médiocrité est heureusement compensée par de très belles couleurs. Dommage pour le visuel, ce qui est un comble au regard des films. Pour peu qu'on soit tolérant, il ne gâche pas pour autant la lecture, mais si on est exigeant et qu'on veut retrouver l'esthétique du film, ça risque de coincer sur ce point, pour cet album...
