L'histoire :
Meules d’or : Madame Georgette, la tenancière du bordel de luxe parisien le One Two Two, accueille ce jour-là une nouvelle recrue au sein de son équipe de filles de joies. Mignonette, Annette lui annonce d’emblée sa grande spécialité : se faire prendre par le cul. Cette plus-value est de nature à pleinement contenter la patronne, qui ne regrette pas son choix : dès les premières nuits, Annette ne ménage pas sa peine et les clients partent pleinement satisfaits. Mais pourquoi diable exhibe-t-elle toujours si volontiers son anus, sans jamais vouloir montrer le devant ?
Seize trous pour un mâle : Monsieur Glandu, client régulier au One Two Two, vient ce soir satisfaire à son petit fantasme particulier. Madame Georgette lui envoie Huguette. Avec autorité, une cravache à la main, cette dernière joue le rôle de sa maman, tandis que le client est en tenue d’écolier. La partie fine se poursuit et se conclut par des biais très classiques. Mais quelques jours plus tard, Glandu revient réellement au bordel avec sa vieille maman…
Le roi des baiseurs : Arsène Lapine, autoproclamé roi des baiseurs, a décidé de frapper un grand coup au sein du lupanar le plus sélect d’Europe : il va violer toutes les filles, une par une, sans les payer. Grimé à chaque fois différemment, il se fait passer pour un client, et une fois seule avec la fille, il devient soudainement violent : il l’attache, la bâillonne, la viole et l’endort à l’aide de chloroforme avant de filer à l’anglaise. Sa technique fonctionne plusieurs fois de suite. Puis Madame Georgette et son fidèle Bob, le videur, rusent pour le coincer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois nouveaux chapitres sont au menu de ce nouveau recueil de Casino, porno chic et néanmoins drôlement (dé-)culotté, emmené sur un ton léger et décomplexé. Trois nouveaux chapitre, certes, mais bien plus d’anecdotes friponnes, car chaque chapitre peut contenir plusieurs historiettes. Toutes apparaissent comme autant de souvenirs gravés dans les annales du One Two Two, le bordel de luxe parisien du début XXe siècle, servant idéalement de contexte à un catalogue inventif et hétéroclite d’étreintes libertines. Ainsi, la toute première nous présentant Annette et sa passion pour la sodomie (vous aurez sans doute deviné pourquoi), enchaine aussitôt sur l’histoire du cardiaque Ministre de la Salubrité Publique, puis du général qui a eu la verge coupée au Tonkin et pour le plaisir duquel Madame Georgette trouve une solution (et tout ça dans le même chapitre). Le plus sympathique est de voir qu’au sein de ce lupanar salutaire, les clients évoquent leurs penchants sans tabou et les filles les satisfont sans retenue. Non expurgée, la présente édition permet donc de profiter pleinement de l’ouverture d’esprit certaine des auteurs quant aux expériences perverses évoquées… Le client qui se paye la folie de se vautrer sur 8 filles nues en même temps n’est qu’un petit joueur à côté de celui qui vient au bordel avec sa vieille maman édentée ! Sans oublier celui qui se fait flinguer en pleine action et qui reste coincé à l’intérieur (pour une question d’afflux sanguin). Pour illustrer ces idées caustiques, à l’époque (Casino fut initialement publié en Italie dans les années 70), le scénariste Rubino Ventura s’appuyait sur le talent d’un des maîtres italiens de l’érotisme, Leono Frollo. Une fois encore ses encrages réalistes sont justes, élégants et jamais vulgaires en dépit des pratiques cochonnes illustrées de manière explicite. On attend impatiemment l’édition définitive de son Mona Street, que les éditions Delcourt nous promettent de publier en 2011.