L'histoire :
Sous une pluie battante, un homme portant un long imper' marche doucement en direction de la Maison Blanche. Alors qu'il approche de la grille, ses pieds décollent du sol. L'homme vole alors en direction du bâtiment. Il s'agit d'American, le premier super soldat ayant œuvré pour le gouvernement américain. Il se tient à proximité du bureau ovale et attend pertinemment que le président sorte. American a l'air en colère, il n'a que trop supporté les mensonges et les manipulations de son pays à l'encontre de son propre peuple. Il est temps de payer. Le dirigeant américain vient à la rencontre du super héros, qui le saisit alors et l'emporte dans le ciel. American lui fait part de tout ce qui ne va pas, mais malgré la hauteur, le président ne se débine pas et lui rétorque que le super soldat n'est qu'un de ses subordonnés. American use alors des lasers que ses yeux peuvent projeter pour inscrire sur le front de son vis à vis la mention "menteur". L'instant suivant, le super héros relâche alors le président, alors qu'ils sont encore en altitude...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les récits de super héros ont clairement passé une étape importante avec des albums tels que Dark Knight returns ou Watchmen. Rob Williams met en scène dans Classwar un super héros qui se rend compte que son gouvernement l'a trompé durant de nombreuses années, en lui donnant des missions ne servant que de vils intérêts financiers. Ce dernier choisit donc de mettre le souk dans tout le pays. Voici un récit plutôt sympathique qui n'est pas sans rappeler le Black Summer de Warren Ellis, à ceci prêt qu'il a été publié 4 années auparavant. Classwar monte progressivement en puissance et montre clairement que les auteurs n'ont plus aucune bride en matière super héroïque. La mise en place de l'histoire est vraiment prenante et ce n'est qu'à partir du 3ème épisode que le récit penche du côté de l'action pur jus. La critique de l'exploitation des super héros, pour en faire des associés du diable financier, est assez habile au début, un peu moins après la moitié de l'opus. Le scénario est agréable et s'appuie sur des dessins de très bonne tenue avec notamment certaines séquences très spectaculaires. Trevor Hairsine est vraiment bon et Travel Foreman, qui le supplée pour la fin de l'ouvrage, assez bon. Classwar est une lecture vraiment divertissante mais qui manque de peu le cap des œuvres cultes par son côté un peu bourrin à certains moments. Pas mal du tout cependant !