L'histoire :
Lors d'une rencontre du troisième type, Chloé a été frappée par un rayon qu'un alien ne lui destinait pas. La voici désormais en possession d'un drôle de pouvoir, qui dépend de la gestion de ses émotions. Qu'elle se sente heureuse et légère et son corps peut s'affranchir de la gravité. A l'inverse, que la colère et la rancœur la remplissent et la densité va produire une augmentation énorme de sa masse. Sa sœur et ses amis Gilles et Amina, présents lors de l'incident, vont l'aider à maîtriser ses affects et donc cette nouvelle capacité à moduler la densité de son corps. Seulement les complications ne s'arrêtent pas là, car l'Alien à l'origine de ce chamboulement explique aux humains que la Terre va subir une invasion d'une autre race d'E.T et que, très clairement, l'humanité entière va disparaître. Il convient donc de bâtir un plan qui suppose également des moyens financiers exceptionnels. La fin justifie les moyens, autrement dit, un braquage s'impose et la cible choisie est un casino. Mais rien n'est simple et tout se complique car un maffieux kidnappe la sœur de Gilles et une de ses copines. Chloé n'a pourtant pas le choix : sa priorité ne peut être que sauver la planète...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il ne fait aucun doute qu'avec Density, Lewis Trondheim a pris un plaisir qui s'avère communicatif au lecteur. Avec ce troisième épisode, on continue à sourire en permanence des mésaventures de Chloé et ses amis et surtout des désagréments qu'ils causent tout d'abord aux aliens agressifs, puis dans la foulée à des maffieux qui ont à peu près le même mode de communication que Scarface. Alors si le rythme est permanent, ce qui va maintenir la densité du récit, si on ose dire, c'est les registres qu'il épouse, scène après scène. Il y a tout d’abord cette folle envolée de l'espace qui pourrait être un hommage à Superman et qui passe par une autre référence au cinéma, en l'occurrence Le Trou Noir, puis on aura droit à une SF anthropologique, avec la découverte d'une exoplanète remplie de créatures aussi primitives que dangereuses, pour un final qui flirte sur la papier avec un Tarantino façon Reservoir Dogs. Et encore, on ne vous dit pas tout ! Stan et Vince n'ont certainement pas non plus boudé leur plaisir à mettre en image ce bon délire. Les planches sont dynamiques et efficaces, sans chercher l'esthétisme à tout prix, ce qui donne aussi parfois un côté brut à un visuel bien servi par les couleurs contrastées de Julia Pinchuk. Voici donc un dernier tome qui ne déçoit pas et qui confère à l'ensemble une belle cohérence. Fun, speed et bien foutu, à l'image de Chloé !
