L'histoire :
1967. En Virginie, quelque part dans les Appalaches. Hellboy rejoint une vieille connaissance, presque aussi vieille que la bicoque en pierre et en bois que Tom habite, en plein milieu d'une forêt. Autour de ce qui fut jadis une église mais reconstruite en simple habitation, on distingue plusieurs tombes, dont celle du révérend Nathanial Armstrong Watts. Sur la pierre tombale, on peut lire : « Il a vaincu le Diable ». Tom accueille Hellboy avec un brin de tendresse dans les yeux. Cela fait onze ans qu'il ne sont plus vus et s'il ressemble désormais à un vieillard à la barbe et aux cheveux blancs, muni d'une canne pour pouvoir marcher, il n'en est pas de même pour le géant rouge, qui semble défier la loi du temps... Les deux amis évoquent quelques souvenirs quand une jeune fille frappe à la porte. Sara May Blackburn passe aux yeux de certains pour une sorcière, car elle a un don de prémonition. Parfois, elle sait des trucs avant qu'ils n'arrivent et c'est bien pour ça que Tom a appelé Hellboy. En effet la jeune fille a eu une vision et l'endroit qu'elle a vu est la grande baraque de l'Homme Tordu. Alors une virée s'impose...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, Mike Mignola force le respect. Parce que des auteurs qui savent maintenir la qualité des histoires qu'ils écrivent depuis 30 ans, il n'y en a tout de même pas des masses. Et de surcroît qui savent s'entourer de talents confirmés, parfois même de légendes du comic, tout en sachant aussi lancer d'autres artistes dans le bain, y'en a pas des masses non plus. Alors ce nouvel opus du géant est un nouveau régal qui commence et finit en beauté, avec un nouveau venu, Zack Howard et la cerise sur le gâteau, c'est que ça finit avec Adam Hugues et il n'est pas forcément très utile de broder autour du quinqua, tant son art nous laisse baba, quand le rookie Howard fait, lui, forte impression avec la première histoire qui donne le nom à cet album, se distinguant par un trait épais, charbonneux, limite « rude ». En résumé, c'est la grande classe. Pas facile pour Tiernen Trevaillon et Matt Smith de cohabiter avec une telle virtuosité mais il faut reconnaître qu'ils ne déméritent pas, loin de là. En collant avec la charte graphique de la série, ils délivrent des pages sans faiblesse et contribuent eux aussi au plaisir du lecteur. Quant aux histoires, elles sont pleines de mystère, de tensions, d'actions et parfois d'émotions, en prenant aussi de temps à autres racine dans des évènements précédents, sans que cela ne nuise jamais à la fluidité des récits. Bref, c'est une nouvelle fois du grand art et on ne peut que se réjouir de savoir qu'un profane, s'il devait lire avec ce livre Hellboy pour la première fois, ne pourrait qu'avoir une seule envie : revenir aux sources et raccrocher tous les wagons. Non, décidément, on ne s'en lasse pas !