L'histoire :
Dayton, Ohio, juillet 1957. Hellboy et Susan Xiang ont pris la route depuis des semaines pour boucler une enquête dont les origines remontent deux années en arrière. Un livre de poche, « Sorcellerie et Démonologie », écrit par Gustav Strobl, a mis le bazar. Il contient des évocations très dangereuses. Sa diffusion est certes restée confidentielle, mais le problème est que certains quidams l'ont acquis et ont joué, c'est le cas de le dire, aux apprentis sorciers. Le résultat pour le BPRD, ce serait un peu comme gérer un môme armé d'un bâton de dynamite et d'une boîte d'allumettes : ça finit par vous sauter à la figure et ça fait trop de victimes innocentes. Susan se fie donc à son sentiment de discordance pour remonter la piste d'un nouvel exemplaire, après que le Bureau ait relevé des indices recueillis auprès de libraires spécialisés dans le paranormal . Son pouvoir est difficile à expliquer, mais pour simplifier, c'est comme si elle sentait très clairement que quelque chose cloche chez une personne quand elle est possédée par une entité surnaturelle, avant même que des manifestations n'apparaissent. Et la voilà qui toque à la porte d'un pavillon anodin situé dans une zone résidentielle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mike Mignola a véritablement créé une marque avec Hellboy car son personnage est plus qu'une série, il est devenu l'élément central de son propre univers. Et c'est un secret de polichinelle, mais une production de Mignola, c'est aussi un gage de qualité. Rappelons pour mémoire que cette série revient sur le passé de son personnage culte et, là aussi, elle est un moyen de rajouter des pièces au puzzle désormais immense du Hellboyverse. Alors si on considère que l'auteur est capable de tenir une cohérence depuis plus de 30 ans, d'écrire des arcs qui se sont inscrits sur le long terme, il a aussi toujours eu le talent de proposer des histoires courtes, qui sont à la BD ce que les nouvelles sont au roman. C'est même comme cela que tout a commencé... Hellboy & B.P.R.D. est donc fait de brefs récits et ce volume 9 nous en propose 6. Bien sûr, on est en terrain bien connu, ce qui fait que ces histoires n'ont rien de très surprenant, mais elles jouent sur des registres un peu différents, du très angoissant (comme la première dessinée de main de maître par Laurence Campbell), au plus léger, comme celle qui clôture l'album. L'avantage, c'est qu'au delà du côté un peu ronronnant, on continue à prendre inlassablement du plaisir. La qualité visuelle y est aussi pour beaucoup car chaque artiste a son propre style, mais il colle bien à la charte graphique du héros aux cornes sciées. Bref, encore un album tout à fait recommandable !