L'histoire :
Dans une prison mexicaine, un homme nommé Carter est libéré ce matin. Il vient de faire cinq ans et en ressort avec deux balafres qui le dévisagent. Des cicatrices dues à des rixes derrière les barreaux. Et pourtant ce n'est pas un type fragile. Carter est en effet un braqueur de banques. Sa peine, il ne l'a pas purgée, c'est juste que son complice Billy Roy, qui a échappé à l'arrestation et l'attend à proximité, a réussi à corrompre le directeur de la prison avec une partie de leur butin. Carter, quant à lui, n'a qu'une priorité maintenant qu'il est libre : retrouver Anna. Et il fait la grimace quand Billy Roy lui annonce qu'elle est mariée. Mais ce n'est pas cela qui risque de l'arrêter...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne va pas revenir sur le statut culte des auteurs de 100 Bullets, un polar fleuve tout simplement parmi les meilleurs de l'histoire du comics. Alors c'est logique que chaque apparition du duo Brian Azzarello/Eduardo Risso suscite l'engouement. A vrai dire, bon nombre de lecteurs réguliers des comics embarqueront ce book sans même regarder ce qu'il s'en dit, tant les auteurs sont aimés. Et là, ce sera une sacrée bonne pioche... et un choc visuel dès la première planche. L'éditeur, DSTLRY, avait annoncé vouloir chambouler le marché et après quelques volumes publiés, il est clair qu'il favorise des dessinateurs capables de proposer une esthétique hyper chiadée. Et la surprise, c'est qu'on a droit à du Risso en couleurs directes, à l’aquarelle ! Un sacré choc mais il ne faut pas oublier que le dessinateur est argentin et non américain. C'est donc un album qui ressemble à du comics, qui ressemble aussi à de la BD classique, finalement, c'est peut-être un hybride parfait et cela en fait déjà une œuvre assez unique. Certes, le registre western avait déjà été abordé par les auteurs avec Moonshine, mais cette série était aussi à classer dans le registre fantastique. Ici, c'est du western « pur », au parfum de la violence charriée par les films de Sam Peckinpah. Mais pas que. En effet, le titre original est The Brother's Blood Mother. Donc autant vous dire que l'histoire révèle un personnage central féminin. Une figure qu'on retrouve aussi dans le polar, où, finalement, le destin des hommes- qu'il soient adultes... ou enfants- est façonné par une femme. Cette ballade est aussi une tragédie avec sa morale : mauvaise vie, mauvaise mort. On ne va pas tout vous dire mais juste vous inciter à vous payer une tranche de beauté sauvage. Wild, Wild West !