L'histoire :
En ces temps-là, il y avait des océans de lumière, des cités dans le ciel, et des bêtes volantes de bronze. C'était une époque riche et sombre, celle des Seigneurs des Épées. L'époque où se mourraient des ennemis héréditaires, Vadhaghs et Nhadraghs. L'époque où se levait l'Homme, esclave de la peur. Ces nouvelles créatures, en opposition aux deux anciennes races, s’appelaient elles-mêmes Mabdens. Leur vie était brève mais ils se reproduisaient à un rythme prodigieux. Jaloux des anciennes races, la malice s'empara de leurs cœurs. Vadhaghs et Nhadraghs en ignoraient tout et à vrai dire, cela faisait des siècles que les deux clans rivaux avaient cessé toute guerre, oubliant même jusqu'à ce que c'était que de tuer. Ils ne communiquaient pas et ne pouvaient donc pas deviner qu'ils deviendraient les proies d'impitoyables guerriers Mabdens. En créant l'Homme, l'Univers avait trahi les anciennes races. Le Prince Corum à la Robe Écarlate allait en faire la douloureuse expérience mais il n'était pas créature à accepter un funeste destin sans s'y opposer de toutes ses forces...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Michael Moorcock est connu de tous les amateurs de littérature fantastique, Mike Mignola l'est aussi des fans de comics. Les éditions Delcourt proposent avec ce 1er volume une parution inédite dans nos belles contrées d'une série initialement publiée aux USA en 1987. Et plus de 30 ans après, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a bien vieilli, à l'exception des couleurs un peu pâlichonnes (mais loin d'être moches) utilisées dans cette fin de siècle précédent. Il faut dire que Mike Baron, le scénariste qui s'est chargé de l'adaptation, n'est pas le premier venu non plus. Certes il n'a pas l'aura de celui qui, plus tard, allait créer Hellboy, mais il est l'auteur de la série culte Nexus. On pense aussi à un Deadman d'anthologie co-réalisé à la même époque avec l'encreur principal de Corum. Alors, s'il est légitime de se poser des questions à chaque fois qu'une œuvre fait l'objet d'une adaptation en BD, nous allons tenter en quelques mots de vous rassurer totalement. En effet, les artistes ayant signé le visuel sont en soi un gage de plaisir pour les yeux. Ce jeune Mignola-là était déjà doué du sens de la mise en page, de compositions riches aux décors somptueux et féériques et figurez-vous qu'il fut encré par Kelley Jones, un dessinateur à la patte reconnaissable entre mille. Outre ces qualités visuelles, il faut souligner celle de la traduction d'Alex «Nikolavitch» Racunica. On retrouve en effet tout ce qui caractérise l'écriture de Moorcock : sa sombre poésie, son lyrisme (sans jamais être pompeux), sa palette d'émotions aussi contradictoires que l'Amour et la violence, la souffrance et le détachement... et bien évidemment les thèmes que l'auteur britannique n'a jamais cessé de développer : l'antagonisme entre anciennes races et humains se destinant à les faire disparaître, le combat entre la Loi et le Chaos et l'équilibre de la balance cosmique qui en dépend, un Univers dont on ne sait s'il sera anéanti ou simplement refondu. Vous l'avez compris, on a beaucoup aimé et on attend avec impatience la suite des ces 4 premiers chapitres. A vos épées et invocations, Messires et gentes dames !