L'histoire :
Octobre 1934. Lobster Johnson, dit le Homard, est un peu comme le reste de la population New-Yorkaise : il ne vit pas vraiment bien la présence d'un dirigeable nazi dans le ciel de la métropole. Mais il a aussi d'autres chats à fouetter, entouré de sa fidèle équipe de limiers. Hier soir, au Madison Square Garden, deux catcheurs, Kiril Luckyan alias l'Ours des Steppes, venu tout droit de Leningrad et son adversaire du soir, le Nain Diabolique, ont véritablement pété les plombs puisqu'ils ont tiré sur la foule des spectateurs ! Le plus choquant, c'est qu'ils ont pu fuir. La Police se montre impuissante depuis cinq jours. Mais les fuyards ne savent pas que le temps joue contre eux, car Lobster Johnson les a repérés. Ses méthodes privilégient l'efficacité, quitte à prendre le risque de faire de la casse. Alors quand les deux malfrats repointent le bout de leur Thompson, il n'hésite pas à avoir recours aux explosifs pour stopper leur voiture. Pour autant, la force du catcheur soviétique échappe à l'entendement : malgré le crash de la voiture, malgré les blessures par balles, il se retourne contre Lobster, rien ne semble l'arrêter. Il faudra donc un chargeur vidé à bout portant pour y arriver. Quant au nain, sa capture révèle qu'une antenne radio lui a été implantée dans le cerveau ! Et comme si cela ne suffisait pas, une journaliste d'un grand quotidien lance une vaste enquête au sujet de la personnalité controversée de Lobster Johnson !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lobster Johnson est un des personnages de la série Hellboy. Dans sa volonté d'étendre l'univers de son démon rouge, Mike Mignola s'est adjoint, depuis quelques années, les services de John Arcudi pour coécrire bien des récits, dont ceux de cette série dérivée. Elle se base sur un anti-héros, une sorte de justicier implacable qui ne s’embarrasse donc pas de scrupule pour éradiquer la vermine. Le contexte se situe au milieu des années 30 et le récit est traité à la façon des pulps magazines. Il faut avant tout souligner la classe du dessin de Tonci Zonjic, un poil rétro comme l'exige le ton de la série. Ce dessinateur a tout pour séduire le lectorat US et celui outre-atlantique puisque le graphisme qu'il adopte, ainsi que son découpage, sont un parfait mélange des codes visuels de la BD et du comics. Il nous réserve le meilleur de chaque école. Ajoutez les couleurs de Dave «Monster» Stewart et vous avez déjà sous les yeux une promesse de régal pictural. L'histoire, quant à elle, contient en tout premier lieu de l'action, donc du spectacle et de nombreux rebondissements. Tout commence par une scène hallucinante dans laquelle un combat de catch vire au massacre terroriste, pour que la tension ne retombe jamais. Courses-poursuites, braquages, focus du Herald Tribune sur ce justicier anonyme, ce sont des thèmes classiques qui se déroulent, là aussi, de façon... classique ! Alors le contexte créé l'originalité et même si le récit en lui même ne révèle pas de surprise réelle, il a l'avantage d'être fluide et particulièrement agréable. Une lecture tout à fait recommandable ! Garçon s'il vous plaît, félicitez le Chef et les gars en cuisine pour la saveur de ce homard !