L'histoire :
Ayant vécu pendant plusieurs années une histoire d’amour, Maggie et Hopey se sont écartées de leur vie de punkettes et vivent désormais des relations plus classiques. Maggie travaille dans une société immobilière et s’est même mariée. Hopey, de son côté, a trouvé un emploi de serveuse dans un bar et vit en colocation. Ces derniers temps, Maggie ne répond plus au téléphone et elle a tendance à passer ses journées allongées sur son lit. Son divorce lui pèse, visiblement, et ce n’est que lorsque Mary lui rend visite qu’elle daigne se lever. Son amie est venue lui passer un message de la part de Julie Wree : elle aimerait passer dans l’émission d’Isabel Ortiz, la romancière. Or, comme Maggie connaît bien les deux, peut-être pourrait-elle rendre ce petit service ? L’ex-punkette se rend au bar où travaille Hopey, pour lui confier avoir appelé Izzy. Toutes deux se remémorent les souvenirs un brin excentriques de leur jeunesse. Elles s’isolent dans les toilettes et commencent à se caresser… Mais Maggie raconte à Hopey que l’émission dans laquelle Izzy doit se rendre est celle de Julie Wree. Cela refroidit aussitôt les ardeurs d’HOpey, qui la déteste profondément…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les personnages de la série Love & Rockets ont une importance particulière. Ainsi, Maggie et Hopey sont pour la seconde fois les héroïnes des titres Locas. Toujours illustré et scénarisé par Jaime Hernandez, l’épisode montre l’évolution des deux femmes que l’on avait découvert par le passé comme bisexuelles, plutôt dans la mouvance punk. Quel choc, donc, pour les lecteurs du précédent opus Elles ne pensent qu’à ça puisque quelques années plus tard, celles-ci se sont en quelque sorte rangées ! Pire : Maggie s’est mariée ! Les surprises sont une nouvelle fois au rendez-vous et les hallucinations des deux héroïnes aussi. Les amateurs de comics « indés » apprécieront la narration de Jaime Hernandez, qui flirte avec la romance, le sexe et étonnamment le polar. Certes, le récit est loin d’être un canon du genre, mais ce volet se suit sans déplaisir. Notons également qu’il s’agit du dernier titre de Jaime Hernandez réalisé en solo, puisque l’auteur collabore depuis lors avec ses frères. Ses dessins sont vraiment réussis, ses personnages bénéficient d’un design soigné. Le seul regret vient des décors, trop souvent absents. S’il est parfois difficile de rentrer dans l’univers de Love & Rockets des frangins Hernandez, Locas est sans doute le meilleur titre pour démarrer.