L'histoire :
«Je suis convaincu que la vie extraterrestre est très répandue dans l'univers, bien que la vie intelligente le soit moins. Certains estiment même qu'elle n'a pas encore fait son apparition sur la planète Terre.» - Stephen Hawking. -... Samantha est en train de tomber un moteur de F250. Un type qui s'est planté, téléphone au volant. Un V8. 6,2 L. Sacrée bête. Dans sa casse, dans le désert, elle parle à voix haute. Elle parle à Mike, un gorille, car c'est la fin du monde. Les prémices de l'effondrement de notre civilisation, menacée par les voitures sans chauffeur ! C'est scientifiquement prouvé, toutes les civilisations qui n'ont pas pu maîtriser la conduite ont disparu... Le gorille est sceptique... 46 degrés, en plein cagnard, Libby, la patronne de 70 piges, arrive à l'improviste. Elle est gentille et a un immense respect pour Samantha, vétéran qui a été torturée au Moyen-Orient. Elle vient lui piquer un Coca Zéro et surtout lui expliquer qu'un type, industriel ou financier, lui propose de racheter la casse à prix d'or, mais qu'elle ne fera rien sans prendre en compte l'avis de Sam'...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si Terry Moore restera indissociablement associé à Strangers in Paradise et à deux autres séries fleuves, Echo et l'interminable Rachel Rising, il délivre cette fois-ci un one shot qui concentre toutes ses qualités d'écrivain. L'auteur rassemble dans cette histoire de femme militaire au cerveau bien touché tout ce qu'on aime de son écriture : le mélange d'une dramaturgie avec de l'humour et de la poésie, la capacité d'estomper les frontières entre l'imaginaire et le réel, ses histoires si humaines, si touchantes. Ici, aucune place pour les temps morts ou tergiversations inutiles. Tout est fluide et le récit réserve des changements de rythme, tout en préservant une trame qui reste très claire. Jusqu'à un climax qui touche au cœur du thème : le syndrome paust traumatique des soldats américains d'aujourd'hui. En choisissant un angle d'attaque qui privilégie la légèreté, avec un personnage féminin frappé de douce folie, Terry Moore évite habilement l’écueil du pathos. Parce que cette histoire ne joue sur les clichés de la folie que pour mieux illustrer la problématique. Sans patriotisme, sans bruit ni fureur, le graphiste au noir et blanc impeccable nous emmène tranquillement sur le chemin qu'il trace et délivre aussi un message d'espoir et de solidarité. Un bouquin touchant et surprenant, qu'on vous recommande chaudement si vous êtes fans des récits indés.
