L'histoire :
Les supérieurs hiérarchiques de Lisa lui confient bien souvent des tâches ingrates. Cette fois, elle doit surveiller les lignes de barbelés les plus proches en cas d’invasion ennemie ou d’infralumpien. La poupée Lara, qui accompagne souvent la sourde guerrière, s’ennuie profondément. Elle décide alors de consulter les archives contenues dans un des ordinateurs de la base. Une vidéo se déclenche alors. Celle-ci semble être consacrée au maréchal et à ses origines. Les images montrent qu’à la fin du XXème siècle, les tensions étaient énormes suite à la montée de la pollution et du dérèglement climatique. Cela a même provoqué une terrible guerre civile. Pour y mettre un terme, un scientifique nommé Open Heimmer a manipulé le climat. Or les pluies acides qui en ont découlé ont éliminé de nombreux humains réfractaires au régime pour lequel il œuvrait. Ce que Lisa ne sait pas, c’est qu’Open Heimmer s’est cryogénisé et que cette nuit, il est censé retrouvé la vie. A cet instant, des hommes armés s’infiltrent dans la base…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Point de rupture, Borderline en version originale, est une des séries réalisées par le tandem argentin Carlos Trillo - Eduardo Risso. Le premier, qui nous a quitté en mai 2011, a créé un récit post-apocalyptique vraiment bien fichu. L’héroïne est mystérieusement attachante et sa soif de liberté n’est bridée que par un passé qu’elle ignore et par un contexte hyper-violent. En effet, ici, le monde tel que nous le connaissons n’est plus. Entre les humains génétiquement modifiés, les monstruosités innocentes que sont les infralumpiens, et les cyborgs, Trillo aura gâté les fans de Philip H.K Dick ou de Mad Max. Loin de se contenter d’une violence omniprésente à la Judge Dredd, l’argentin insuffle une touche étonnamment romantique à son récit. Lisa (ou Crash, c’est selon) est ainsi tourmentée par les solutions qui se présentent à elle. Ce quatrième opus ne déçoit pas, car il met les protagonistes dans de bien périlleuses situations. Certains n’en réchapperont d'ailleurs pas. Eduardo Risso confirme tout au long de la série le formidable dessinateur qu’il est. Très régulier et manipulant les encrages comme bien peu savent le faire, il offre des cadrages dynamiques et toujours très lisibles. Au final, cette série ne risque pas de vous rendre le sourire mais pourrait bien vous émouvoir, voire vous faire réfléchir. Pas mal pour un titre de ce genre, non ?