L'histoire :
Twitch Williams boit un verre, seul dans un bar, le regard perdu. A l’autre bout du comptoir, une jeune femme lui adresse la parole pour connaître ses soucis. D'ordinaire muet comme une tombe, il lui répond que ces derniers mois n’ont pas été faciles pour lui. Entre la concurrence et la corruption dans la police, lui et son ami l’inspecteur Sam Burke ont démissionné et fondé une agence de détectives privés. Malheureusement, leur affaire ne fonctionnait pas trop... Aussi, lorsque leur ancien lieutenant leur a proposé, les insignes à la main, de rejoindre à nouveau les rangs de la police, ils n’ont pas hésité. Seulement, ils ont vite déchanté. Leur première affaire les a conduit sur une scène de crime où étaient disposés quatre pouces côte à côte. Le plus troublant est venu des analyses du laboratoire : les doigts appartenaient à la même personne. Or cette dernière ne figurait bien évidemment pas parmi les cadavres retrouvés. Peu après, quatre oreilles ont été découvertes dans un autre lieu. Ces crimes étaient forcément reliés entre eux, mais aucune piste ne parvenaient à faire progresser l’enquête. Un mot se faisait cependant entendre au gré de leurs recherches : Udaku. Que signifiait-il ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créé par Todd McFarlane en 1992, lorsqu’il co-fonda Image Comics, Spawn est l’un des comics les plus marquants du 9e art. Comme beaucoup de titres à succès, un spin-off fut lancé quelques années plus tard, consacré aux inspecteurs de police Sam & Twitch. La série œuvre dans le registre du polar, avec une dose de fantastique. Au scénario de ce premier opus, on retrouve Brian Michael Bendis, auteur de nombreux titres à succès, comme Secret Invasion. Il était à l’époque encore tout jeune dans le métier. Dès les premières pages, il insuffle à son histoire une ambiance sombre, presque poisseuse. La police y est rongée par la corruption, l'enquête n’avance pas et surtout un mot hante chaque scène de crime... Le récit se met parfaitement en place et la tension monte au fil des pages. Les non initiés à l’univers du rejeton de l’enfer pourront se lancer dans la lecture sans craindre un instant d’être laissés de côté. Bendis a tout de même inclus deux courts caméos, histoire de combler les fans de Spawn. Aux dessins, on retrouve l’excellentissime Angel Medina. Le dessinateur américain est connu pour être assez lent, du fait du grand soin qu’il apporte à ses planches. Cela se voit immédiatement dès la première page. Ses personnages sont charismatiques, ses cadrages spectaculaires et l’ensemble est d’une régularité impressionnante. On émettra cependant un léger bémol sur la dernière partie de l’histoire, qui verse un chouya trop dans le fantastique. Pour le reste, ce premier volet est une franche réussite.