L'histoire :
Al Simmons était un Hellspawn. Un homme revenu d'entre les morts grâce à un pacte passé avec un Démon, pour pouvoir revoir sa femme. Mais c'était un marché de dupe. Simmons est revenu sur Terre, 5 ans après son décès, constatant que sa femme, Wanda, s'était remariée avec son meilleur ami. Mais surtout, il fait désormais corps avec un costume maléfique et découvre que sa raison d'être est de mener les forces du Mal contre celles du Bien lors de l'apocalypse. Prisonnier de son serment, après avoir surmonté bien des épreuves, il se supprime en comprenant que c'est le seul moyen d'échapper à sa malédiction. Mais l'énergie des Hellspawn ne se perd jamais, et au moment même où Simmons disparaît, un patient plongé depuis plusieurs années dans le coma reprend conscience. Frappé d'amnésie, Jim Downing découvre à son insu qu'il fait désormais partie d'un échiquier sur lequel il ne peut pas encore se situer. Il utilise ses pouvoirs en guérissant des incurables, et pour remonter la piste de son identité, il médiatise son exploit. Ce qui ne fait que précipiter les évènements...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut remonter à une vingtaine de numéros pour se rappeler que Todd McFarlane, en revenant à l'écriture de sa série, a décidé de la relancer totalement. En supprimant le personnage principal, Al Simmons, alter ego de Spawn, tous les compteurs ont été mis à zéro. Et le premier dessinateur de ce reboot, Whilce Portacio, a fait basculer cette publication du côté du comics pour adulte. Szymon Kudranski a pris la relève avec le début de cette saga infernale, en améliorant encore la recette visuelle. Avec son style très réaliste et des contrastes permanents dus aux jeux de lumière, la charte graphique colle au plus près des thèmes clés de la série. D'autre part, de nouveaux personnages sont apparus, avec et autour de Jim Downing : il y a Sarah, l'infirmière qui le soignait durant son coma, ou Marc Rosen, le journaliste qui cherche à élucider le mystère autour des guérisons miraculeuses, pour mieux décrocher le Jackpot. On retrouve également avec grand plaisir le Clown. Ce démon (le Violator) pense tirer parti du vide laissé par la mort de Simmons et de l'incompréhension du nouveau Spawn. Et enfin, que serait la série sans Sam et Twitch, les flics inséparables ? Ces épisodes les remettent au premier plan. Sam est très mal en point, son pronostic vital est engagé. Quant à son copain Twitch, il deale avec le nouvel Hellspawn, en lui livrant au fur et à mesure des éléments de compréhension de ce qui lui arrive. Dans l'ombre, deux créatures terrifiantes essaient de tirer la couverture à eux. Le Clown et Bludd le vampire. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette poignée d'épisodes, qui amènent un aspect polar/fantastique/horreur dans un contexte urbain où la poisse colle à tous les personnages. C'est sombre, tendu et inquiétant et (on insiste) Kudranski déroule les planches choc avec une régularité épatante. Pour l'anecdote, Will Carlton est un pseudo de Todd McFarlane qui souhaitait montrer à ses détracteurs, qu'il pouvait toujours écrire de bonne histoire. Qu'on soit fan de longue date ou pas, il n'y a pas de quoi hésiter : Spawn est redevenu une des meilleures séries US du moment. Qu'on se le dise !