L'histoire :
Daniel est journaliste, enfin il l'était, jusqu'à ce qu'un coup de poing dans la tronche d'un collègue de travail lui a valu d'être mis au chômage. Mais parfois, une mauvaise nouvelle s'accompagne d'une meilleure, car un avocat de Stillwater, petit bled rural, lui annonce qu'il vient d’hériter d'une lointaine tante. Mais contrairement à la logique, ce n'est pas l'aspect patrimonial qui va enrichir Daniel, mais la découverte de sa propre histoire. Il est né à Stillwater et le secret que toute la population garde depuis plusieurs décennies, c'est que nul n'y meurt. Et la règle numéro une qui s'impose pour le protéger, est que nul n'est autorisé à la quitter. Or, il se trouve que la mère de Daniel a réussi, en quelque sorte, à l'exfiltrer quand il était bébé. Autant dire que son retour en ville pose un problème épineux au juge, garant du secret et dont l'autorité n'a jamais été mise en cause jusque-là. Mais ses méthodes brutales et la peur qu'il fait régner parmi ses concitoyens sont désormais un facteur de division. Et parmi ses proches, certains ont décidé de le mettre de côté en plaçant des explosifs au sein de l’Hôtel de Ville !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chip Zdarsky fait partie de ces scénaristes qui montent, puisqu'il va prendre en main le Batman. Alors il est promis à une grande notoriété et désormais, ses propres créations vont bénéficier sans doute d'une plus grande attention. Stillwater a commencé fort, avec cette histoire d'immortalité associée à un tout petit village, dont la population a créé la plus grande autarcie et vit sous le joug d'un juge et d'un shériff pour qui le « pas de vague » est la règle d'or. Mais une série d'évènements, dont l'arrivée de Daniel, va chambouler l'ordre établi. Si le début de la série nous plongeait dans une intrigue où le fantastique s'appuie sur le mystère, ce second volume bascule carrément dans la violence. Les victimes s’enchainent comme autant assassinats et si le procédé ne sert pas vraiment l'intrigue, qui avance tout doucement, on en vient à se demander si, en filigranes, le scénariste ne cherche pas à dénoncer la violence qui peut exister dans ces bleds perdus, aux airs tranquilles mais qui dissimulent certainement de très sales histoires... Sans compter la mentalité étriquée propre à certaines petites communautés. Certes, il y a des rebondissements, mais ce crescendo de violence contribue surtout à ce qu'on se demande à quoi tout cela rime. De quoi laisser perplexe, même si ça se lit bien. Ramon K. Pérez signe en effet des planches redoutablement efficaces et les portraits de ces rednecks brutaux sont particulièrement réussis. Vous cherchez un comics dont l'action se déroule loin des grandes villes et qui flingue à tout va ? Raccrochez-vous donc aux wagons de Stillwater si vous avez loupé son début !