L'histoire :
Ce qui devait être une bénédiction à Stillwater est devenu la malédiction de la population de cette petite ville immortelle. A Stillwater, les vieux ne meurent pas, les enfants ne grandissent pas, c'est comme si le temps n'avait d'emprise sur personne. Et ce secret qu'ils détiennent doit aussi l'être éternellement... ou ce serait évidemment la fin de la tranquillité de ses habitants. Ils savent que le phénomène est géographiquement délimité, si bien qu'il existe une ligne au delà de laquelle tout redevient normal : on vit, on vieillit, on redevient mortel au delà de « la lisière ». Daniel West, ex journaliste, a rejoint Stillwater. Il va être confronté au secret qui caractérise la ville : nul n'y meurt. Et l'autre règle, c'est que nul ne doit la quitter... La situation est plus que tendue car les autorités de Stillwater font régner la terreur pour conserver l'ordre établi et préserver le secret. Mais ses méthodes brutales provoquent une rébellion et une bombe explose en plein-centre ville ! Désormais, c'est l'état d'urgence et le pouvoir est en train de changer de main, par la violence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Clap de fin avec ces chapitres #13-18 qui laissent une empreinte définitive et donnent à la série l'identité d'un sombre huis-clos, violent et fantastique. Ce dernier album se décline de plus en trois sous histoires et il faut souligner l'homogénéité du travail des artistes qui se succèdent. On reprend donc le fil de l'histoire où on l'avait quitté, en plein flingage ! C'est dire si la tension marque encore le début de ce volume. Mais bien vite, on va sortir de l'hyper-violence qui caractérisait le tome précédent, pour renouer avec la psychologie des personnages et la guerre de pouvoir qu'ils se sont déclarés. Le scénariste continue à surfer sur la paranoïa qui a envahi la communauté et il joue habillement avec le concept de « la lisière », cette frontière qui délimite la zone dans laquelle nul ne peut mourir. Daniel, quant à lui, reprend son rôle de clé de voûte dans cette histoire, dont la fin constitue un climax apocalyptique. Si Chip Zdarsky a voulu dénoncer une forme de mentalité étriquée des campagnes US reculées en ayant recours à la fiction, on peut dire qu'il réussit car le portrait de ce microcosme fout les jetons. On a du mal à quitter le bouquin une fois entamé car si on sait que ça finira mal, on se demande qui va y laisser des plumes. Côté artistique, le visuel est également réussi. Ramon Perez fait dans le rude et sa charte graphique est respectée par les artistes qui lui succèdent, sans que cela nuise à la fluidité de la lecture. Stillwater s'inscrit ainsi parmi les mini-séries sans concession. Un thriller noir et angoissant qui fait que vous ne regarderez plus l'Amérique des Rednecks sous le même angle...
