L'histoire :
Aussi loin que ses souvenirs lui reviennent, David n’a jamais bénéficié d’attentions ou de gestes tendres de la part de ses parents. Enfant, son père médecin lui fait de nombreux examens, car la meilleure façon pour le petit garçon d’attirer le regard, est de tomber malade. Sa mère n’est pas très émotive, se contenant la plupart du temps lorsque cela ne va pas. Les portes de placard lui servent alors le plus souvent à extérioriser le trop plein de colère. Avoir un parent travaillant dans le monde médical signifie que David a toujours été habitué à l’ambiance d’un hôpital et que chez lui, les livres spécialisés amusent particulièrement son frère. Ses grands-parents ne sont pas non plus très expansifs : son grand-père était pleureur dans un salon funéraire et sa grand-mère ultra rigide, presque méchante. Ce postulat aurait pu changer le jour où ils découvrent un kyste dans le cou de David. Or ce ne fut pas le cas, puisque c’est après plusieurs années que ce qui semblait être une poche allait être opérée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur de presse et de livres jeunesse aux Etats-Unis, David Small livre avec Sutures un ouvrage étonnant. Loin de ses précédents travaux, ce récit autobiographique permet à Small d’exorciser ses démons passés. Dans ce tome assez massif (plus de 310 pages, mais qui se lisent assez vite), l’auteur revient sur son enfance, celle où il subit le manque d’amour et d’attention de ses parents. Construit autour d’événements majeurs, nous suivons un récit poignant où l’auteur raconte sans faux semblants la façon dont se sont comportés sa famille vis-à-vis de lui. Un père absent, une mère insensible, une grand-mère pas loin d’être folle : des éléments qui pourraient faire mal tourner plus d’un enfant. Le témoignage de Small est parfaitement en place mais curieusement, il manque dans ce graphic novel un petit quelque chose pour qu’il soit exceptionnel. Si l’on ne peut reprocher grand-chose à la narration très efficace, cela vient probablement d’une action prenant place dans les années 50 : certaines références ne seront pas appréhendables par le plus grand nombre. Visuellement, le trait de Small est fin et sobre ; on regrettera seulement le manque de détails sur certaines cases. Sans être un chef d’œuvre, Sutures reste une confidence émouvante et intéressante, l’exutoire bienfaiteur d’un auteur dans un style inédit pour lui. Une bonne découverte.
