L'histoire :
Tony Chu est cibopathe. Son pouvoir consiste à retracer psychiquement tout ce qu'il peut goûter. Donnez lui un fruit, il vous dira dans quelle région il a poussé, quand on l'a récolté et les substances qu'il contient. Idéal pour aller plus vite que le meilleur des légistes, quand on est flic. C'est bien le cas et il est un agent de la R.A.S, un service de Répression des Aliments Stupéfiants. Alors ce matin, il se demande bien sur quoi il va tomber, ou plutôt ce que son chef lui réserve, mais il est loin du compte. Déjà, un type squatte son bureau alors quand Tony lui demande de se tirer de sa place, il apprend qu'il est tout simplement viré de la R.A.S ! Sa nouvelle affectation, c'est ni plus ni moins que la circulation ! Autant dire qu'il l'a bien amère, mais les choses se passent mieux que ce qu'il pouvait penser. Ses collègues sont cools et son supérieur hiérarchique, le Lieutenant Marshall Melo, l'a à la bonne. Alors Tony s'habitue presque à son nouveau quotidien, entre police de proximité et verbalisations des contrevenants de mauvaise foi. Il est en train de faire une gentille leçon de morale à des jeunes quand il reçoit un appel qui va refaire de lui le limier qu'il n'a jamais cessé d'être car sa sœur vient de disparaître...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tony Chu est une série qui s'est taillée une place particulière dans le cœur des fans de comics, parce qu'elle est tout simplement aussi fun qu'originale. John Layman a pour ainsi dire repris le mythe du monstre sympathique pour en faire un personnage de polar comique aux éléments totalement délirants. Et ça passe par une tripotée de gags et de situations plus fendantes les unes que les autres. A cela, le scénariste a l'excellente idée de faire de son personnage un vrai anti-héros, de ceux qui morflent constamment. Alors ce sera encore le cas dans ces 500 pages compilées, qui reprennent les tomes 5 à 8. Et si l'épisode qui ouvre cette deuxième intégrale est certainement le moins bon, le reste rattrape largement une affaire qui commençait à gentiment ronronner. Mais non, John Layman ne tourne pas en rond et il relance donc son personnage. Nouveau job et sans doute la pire enquête qu'il doit mener, puisque sa sœur jumelle, Antonelle, dite Toni, a été kidnappée. Alors il y aura, comme on ne le dira jamais assez, de l'humour à tout va, mais aussi du drame, ce qui est aussi un classique de la narration des comics. Et des monstres (tout plein) et des rebondissements (encore plus), bref, du rythme et à l'arrivée un plaisir. En réalité deux : celui que les auteurs ont pris à élaborer ces épisodes, c'est vraiment palpable et celui que prennent à leur tour les lecteurs. Et bien sûr, cela passe par le dessin incroyable de Rob Guillory. A mi-chemin entre le dessin de caricature et le cartoon, le dessinateur a le chic pour donner une vie trépidante aux personnages, car ici les personnages secondaires sont importants, ils ne se contentent pas d'être des figurants, à l'image du coéquipier de Tony, source intarissable de situations aussi scabreuses que marrantes. Bref, Tony Chu, ça se dévore à toute heure !
