L'histoire :
Rick et sa bande ont désormais intégré une communauté d’hommes et de femmes épargnés par la mort, aux portes de Washington. Point de zombies idiots et analphabètes à l’horizon. Juste quelques êtres humains, construisant des maisons ou allant comme n’importe qui à l’école, tentant de vivre normalement, malgré tout. Première mission de Rick : se faire accepter par ses nouveaux amis. Le problème, c’est que Rick est policier de métier et que le port d’arme lui est interdit dans l’enceinte du camp. Les fusils et autres flingues du groupe ont été mis dans une réserve, fermée à clefs. Toujours soupçonneux face aux inconnus, un brin parano aussi, Rick va pénétrer dans le cagibi pour récupérer de quoi se défendre en cas de pépin. C’est vrai que la communauté a l’air bien paisible et que, finalement, c’est plutôt louche. Cependant, si le chef du camp s’en aperçoit, ça risque de faire des étincelles. Peu importe. L’essentiel pour Rick est de mettre les siens à l’abri du danger. Question d’instinct de survie… Il chourre donc les armes en loucedé et fait comme si de rien n’était. Un peu plus tard, il s’aperçoit d’ailleurs que Pete, le père de Ron, est suspect… Frapperait-il sa femme et son enfant ? Rick le pense en tout cas… Il faut donc réagir, et vite !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les êtres les plus fous sont parfois les plus raisonnables. Telle pourrait être la maxime de ce tome 13. Rick, notre justicier manchot préféré, a semble-t-il définitivement basculé dans la folie, perdant tout contact avec la réalité, parlant avec sa femme Lori morte il y a quelques tomes déjà, à l’aide d’un pauvre combiné de téléphone digne du paléolithique. Effrayant et drôle, en tout cas fascinant, le récit n’est jamais avare en situations gores et giclées d’hémoglobines, explorant l’aliénation des uns, l’ensauvagement des autres. Rick a vu tellement de cadavres, de zombies, en a zigouillé encore plus… même son fils s’y est mis ! Alors, après avoir côtoyé la mort de près, un bras en moins et le cerveau retourné comme une crêpe, Rick perd un peu la boule et on le comprend. Et pourtant, il est peut-être le plus lucide… mais on n'en dira pas plus. Ce tome maintient aisément le cap de la série, sans grandes révélations, certes, mais avec un sens consommé de la narration, rythmée et efficace, des dialogues claquants comme un bon coup de canif dans la jugulaire, son lot de zombies idiots et de vivants plus morts que vivants en prime. Et toujours, des survivants à l’affût de trois miettes de pain ou d’un abribus, couplé à un jeu de masques renversant. Ah, la déshumanisation, l’esprit de sacrifice, la folie lucide, sombre tableau d’un présent apocalyptique et pourtant réaliste. Sait-on jamais qui nous sommes vraiment ? « Je » est-il un autre ? Seule l’épreuve nous le dira, aussi effrayante soit-elle…Walking dead parle d’identité, de morale, de folie, mais aussi du retour de l'humanité à l’animalité… Bref, un questionnement toujours aussi riche, pour une série passionnante.