L'histoire :
On avait laissé quelques uns de nos héros dans les égouts de Washington, alors qu'ils tentaient d'échapper au piège se tendant sur eux. Tony Murcheson et quatre Next Men tombent alors sur le père Michael Bénédict, responsable d'une communauté d'exclus, dont des familles, qui les accueille. Pendant ce temps, à la surface, plusieurs événements se télescopent : le bionique Sathanas se meurt et souhaite pouvoir néanmoins être stimulé encore un peu artificiellement, afin de porter son projet fou de remplacer le président des États Unis actuel avant que son corps ne le lâche définitivement. Il en profite pour expliquer à son docteur privé ses origines défiant l'espace et le temps, lui qui vient du futur...Quant à Mlle Watson, prisonnière du milliardaire Cornélius Van Damme, elle est l'oreille attentive malgré elle des délires de ce savant fou, lui expliquant les origines de son amant Mark Ivey et à quoi il doit normalement servir. Et tandis que les Next Men sont contraints de se séparer pour survivre à une attaque en règle des égouts, deux plans machiavéliques se mettent inexorablement en place. Jasmine, enceinte, récupérée par l'agent Contrôle, va malheureusement en subir les graves conséquences, tout comme Sandy, «activée» malgré elle par Danny, et qui va, par jalousie, devenir une bombe à retardement. Tout est prêt pour le Grand final...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome tient toutes les promesses faites dans les deux précédents, fournissant un nombre incroyable de rebondissements et d'intrigues croisées. Les personnages sont nombreux, et si toutes les scènes ne sont pas toujours faciles à appréhender du premier coup, John Byrne a suffisamment de talent pour citer juste en quantité nécessaire les noms des protagonistes, et les différencier graphiquement, afin de clarifier le propos. Il apporte son soutien à Mike Mignola dans le numéro 21 "Faith", avec un passage éclair du "jeune" Hellboy, récemment créé à l'époque, pour une scène sympathique dans les égouts, tout comme il s'amuse à s'auto caricaturer, aux côtés de son créateur et de Art Adams "stars" de l'époque et copains de l'aventure du label Légend avec Frank Miller chez Dark Horse. D'ailleurs, de nombreux personnages, tels She-Demon, Monkeyman & O’Brian, Concrete, ou Les elfes de Elquest, apparaissent au fil du récit, profitant des soubresauts d'une sorte de "portail" créatif créé par l'éditeur auteur Ben Horrowitz (avatar de Stan Lee ici). Un joyeux Melting Pot mêlant réalité et fiction, apportant la touche humoristique bienvenue à un récit sinon plutôt sombre voire angoissant. Ce dernier assumant une critique politique, pouvant rappeler le film Dead Zone de David Cronenberg sorti 8 ans plus tôt, ou le Terminator de James Cameron (1984). Un grand récit, ténu, serré, racé, magnifiquement proposé sous format cartonné par les éditions Delirium, à l'occasion de leurs dix ans. Incontournable dans toute collection de comics digne de ce nom.