L'histoire :
Alors que le jeune Danny, alias Speed Boy, est parti sur les routes, guidé par la voix de sa sœur Gillian, à la recherche de sa mère biologique, le reste des Next Men est retenu prisonnier dans une structure futuriste mais irréelle, aux mains du sadique et vieux docteur Fleming Jorgensson, souhaitant savoir où se trouvent d'éventuels autres surhommes. L'agent Murcheson subit la torture à cet effet. Pendant ce temps, Amanda, la secrétaire du vice président corrompu Aldus Hilltop, découvre les pouvoirs de son protégé amnésique Mark, surhomme échappé semble t-il d'un laboratoire clandestin. Réfugiés dans la maison familiale d'Amanda, ils doivent néanmoins fuir, étant désormais attaqués par des forces dépêchées par Hilltop. De son côté, Danny, très naïf, finit par atterrir à New York chez Dollar comics. Il pens y trouver réellement un de ses héros et découvre à la place l’amour, avec l’assistante Sandy. Il y est rejoint par le reste de ses amis. La guerre pour retrouver ces « Futurs Hommes » est cependant lancée de toute part, avec des ennemis qui sont légion. Le robot Satanus, caché et aidé par Hillton, constitue un grain de sable supplémentaire dans cette équation complexe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que vous soyez familier ou pas du style de John Byrne, il faut reconnaître que ce dessinateur très coté a longtemps bénéficié de publications surtout liées aux licences Marvel ou DC en France, ce qui n'a pas permis de se faire une idée très judicieuse de son propre style en tant que scénariste. Excepté ses runs historiques pour les X-Men et Superman, il aura fallu attendre 2009 pour découvrir ses œuvres issues d'éditeurs indépendants Charlton, Darkhorse ou IDW. On pense à Doomsday 1, 2012, et Next Men donc, puis i<>Trio, Triple Helix... Si tout ne se vaut pas dans cette période plus «récente», il faut reconnaître que Next Men possède une force et une liberté de traitement remarquables. Les thèmes abordés, politique et corruption, essais scientifiques secrets et foireux, course à l'arme ultime et relations difficiles entre humains au passé torturé continuent de puiser dans la psyché d'un auteur que la série X-Men a marqué au fer rouge. Néanmoins, sorti de la licence Marvel, Byrne décline des idées avec une liberté totale, abordant frontalement et sans grand détour la violence, (familiale entre autre) mais aussi une confrontation des corps comme rarement. Le sexe est présenté avec d'autant moins de retenue que ces super hommes malgré eux, sortent d'une «serre» (voir volume 1) et n'ont pas eu de notion de leurs organes génitaux lors de leur « élevage ». Ils réagissent donc comme des enfants. Cela donne lieu à des scènes à la fois tendres et très adultes. Un ton assez rare dans ce genre de publication que l'on réservera donc à un public averti. Côté graphique, John Byrne dénote bien sûr en 2021. Son style, marqué par les années 80/90, possède néanmoins un charme indéniable, pour qui veut bien passer outre les effets de mode. Ce tome 2, se refermant sur un suspense assez intenable, nous embarque dans une histoire très prenante, où la l'industrie des comics est au passage moquée et mise en abîme par le biais de Dollar Comics et son patron ressemblant étrangement à Stan Lee. Succulent. A noter une couverture limitée par Frank Miller (400 ex.)