L'histoire :
Ben, Hugo, Ricky et Archie sont quatre potes vivant en colocation ; tous ont une personnalité bien différente. Ricky est frustré de la disparition de Big Head depuis son combat explosif avec le géant Walter, et refuse sa mort. Arpentant les bords des quais où l'accident s'est déroulé, il déniche par hasard le masque, à demi enterré dans la boue. Pensant pouvoir remettre de l'ordre dans une société qu'il juge corrompue, il s'en coiffe, et ...tout part en vrille. De son coté, l'inspecteur de police Kellaway, ayant réintégré son commissariat, sous les ordres de son chef Lionel, sent ce retour maléfique et tente de le contrer, d'autant plus que le masque passe de main en main dans la bande de potes, et que le colosse Walter, revenu d'entre les morts, a juré de se venger. Ça va saigner !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dire que l'on est passé à coté ! Enfin, pas tout le monde, car quelques histoires ont paru en format souple en France, à l'époque, dont ces épisodes précis, chez Dark Horse France, en1996... mais tout de même, quel pied de lire ces planches déglinguées, dont se dégage une telle énergie ! Déjà dans le propos, punk et engagé de John Arcudi, qui ne manque cependant jamais d'humour, et d'ironie non plus. Il faut voir à ce titre la première case : « j'veux dire, j'ai 18 ans. J'pourrais voter...si j'voulais », qui annonce d'entrée de jeu la médiocrité de l'un des quatre loustics de cette bande de jeunes (Hugo) - même si les adultes ne sont pas épargnés non plus - mais surtout la morosité débutante de ces années 90. John Arcudi est un scénariste s'étant spécialisé ensuite dans les histoires d'horreur, maniant pour notre plus grand plaisir le sens du dialogue de rue. Il faut voir à ce sujet la scène où Hugo, le junkie portant le masque, voit son entourage comme des clowns zombies. Une vision l'effrayant au point de vouloir le retirer, mais celui-ci a pris l'aspect de son propre visage. On ne peut fuir ses propres vices, semble nous suggérer l'auteur... Ensuite, l’énergie se diffuse au travers des dessins incroyables de Dough Mahnke, artiste au style nerveux mais hyper lisible, dont on pourrait trouver qu'il offre un mix étonnant entre un Juan José Ryp, et sur certaines cases : Jaime Hernandez. Allusion à cet encrage assez épais, agrémenté de pas mal de petites hachures, les scènes rock amplifiant la comparaison. Énergie, humour, inventivité, et une mise en page hyper dynamique au dessin incroyable font de ce deuxième tome de The Mask un immanquable dans l'univers comics alternatif. Sérieux !