L'histoire :
Cette première anthologie réunit 35 histoires dont :
- Vampirella de Drakulon : Drakulon est une planète entièrement composée de sang. Seulement, à mesure que les soleils brûlants assèchent l'astre, l'hémoglobine est devenue rare. Pour Vampirella, une des habitantes de cette planète, le crash d'un vaisseau venu d'un autre monde pourrait bien changer la donne...
- Le coup de foudre : Stella est une vendeuse de paratonnerres qui fait du porte-à-porte. En s'approchant d'un manoir, elle pense avoir trouvée un nouveau client et frappe à sa porte. Un vieil homme un brin sinistre dit ne pas être intéressé avant de finir par la faire rentrer. Il s'absente un instant et revient avec une hache !
- Sorti du brouillard : À Londres, un homme traverse le brouillard en direction de l'aéroport. Il attend que sa femme, Susan, débarque mais celle-ci n'arrive pas. Il se rend alors dans un bar et noie son chagrin mâtiné de colère dans l'alcool. Une femme le remarque et l'accoste...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Délirium se sont lancées avec les intégrales d'Eerie et Creepy dans un vaste projet de réédition du catalogue Warren Publishing. Après plusieurs volets et quelques hors-séries consacrés à des artistes majeurs comme Richard Corben ou Bernie Wrightson, l'éditeur publie à présent une nouvelle série d'anthologie consacrée, cette fois-ci, à la troisième revue : Vampirella. Lancé en 1969, le titre représentait en quelque sorte la dernière chance de l'éditeur et très vite, l'héroïne placée en couverture allait sauver Warren Publishing pour quelques années. La revue reprend en partie le principe des autres, c'est-à-dire des récits courts, dans le registre de l'horreur. Bien évidemment, nous retrouvons au sommaire des récits mettant en scène Vampirella, et pas que. La majorité des auteurs intervenant sur Eerie et Creepy répond présent avec notamment l'excellent Neal Adams ou le trop rare Richard Corben. Cette première anthologie s'ouvre sur une excellente préface de David A. Roach qui revient sur la création de Vampirella. Instructive et passionnante, elle permet aux néophytes d'appréhender au mieux la revue et son impact dans l'inconscient collectif. L'artiste n'hésite pas à évoquer les débuts hésitants en termes éditoriaux et la qualité moyenne de l'ensemble. Cela se confirme avec les premiers récits qui sont loin d'être passionnants. Ce début mitigé est heureusement contrebalancé à l'arrivée d'Archie Goodwin qui insuffle une vraie qualité à Vampirella. De débuts hésitants, la revue parvient à hisser son niveau de jeu pour rejoindre progressivement la qualité de ses grandes sœurs. Les scénaristes qui se succéderont ensuite sur la revue apporteront à chaque fois de nouveaux éléments enrichissant la mythologie de Vampirella, ainsi que les fantasmes qu'elle pouvait susciter à l'époque, allant du féminisme au fétichisme. L'édition de Délirium est une fois encore exempte de reproches et il est inutile de dire que les fans en auront pour leur argent avec plus de 300 pages. Dans celles-ci, vous découvrirez une variété assez énorme de styles graphiques. Si l'on savoure avec délectation la présence de Wally Wood ou Tom Sutton, nous nous amuserons de voir ici la présence d'artistes en devenir comme Dave Cockrum ou Barry Windsor-Smith. Et bien évidemment, comment ne pas succomber aux divines couvertures de Frank Frazetta et que vous pourrez retrouver en fin d'album ? Tout aussi culte qu'Eerie et Creepy, Vampirella fait partie des monuments de l'histoire du comics indépendant aux USA, de ceux qui influenceront des années durant une flopée d'artistes...